Collaborateur Scientifique Observatoire Processus Communications, il fait partie du Comité de Rédaction de la revue électronique M@GM@. Ingénieur généraliste et ingénieur designer, Dr en Sciences de l’art et philosophie (Panthéon Sorbonne, Paris 1, 2008), chercheur en sciences de fin de vie (Paris, Chicago), chercheur en plasticité du cerveau (Cognition 3 PLASTIR, Paris), sociologue Université Paris Descartes (Paris V, Michel Maffesoli), chercheur associé CEAQ Paris (Centre d’études de l’actuel et du Quotidien), correspondant - chercheur de l’académie internationale d’éthique médicale, correspondant de la Sffem / Elsevier-Masson Éthique médicale Légale, correspondant / chercheur Laboratoire « Health & Palliative Care » (New York et Symbiosis group Publisher, Normal, Chicago, Illinois). Membre du Groupe de réflexion éthique de l’hôpital Foch (GREF) Département d’éthique et intégrité scientifique- Hôpital Foch 92 (hopital-foch.com).
Abstract
Cette version monographique est écrite en cette année 2024 dans un continuum des précédents travau. Nous avons à remercier les contributeurs ayant participé aux conséquences exposées de ces textes incluant des idées et des générations d’idées assez différentes du donner et du don pour devoir les souligner. Encore cette fois, nous rendons hommage aux auteures et auteurs à leurs facultés de formuler leurs descriptions sociologiques et anthropologiques, à propos de cette faculté humaine et au bon sens de l’enthousiasme à rendre service, à faire admettre un bonheur sans le souci d’un rapport financier immédiat : donner et ne rien attendre en retour.
Whisk ferns - Fukami, Gyokuseidō, and Kanga Ishikawa. Seisen Matsuranfu : shokoku bonsai shashin. Mikawa: Gyokuseidō zōhan, 1837.
Donner sans rien attendre en retour : la clé d’un bonheur ?
« J’ai mon avis, mais les avis des autres me sont plus importants » (Bernard Troude).
Cette version monographique est écrite en cette année 2024 dans un continuum des précédents travaux[1]. Nous avons à remercier les contributeurs ayant participé aux conséquences exposées de ces textes incluant des idées et des générations d’idées assez différentes du donner et du don pour devoir les souligner. Encore cette fois, nous rendons hommage aux auteures et auteurs à leurs facultés de formuler leurs descriptions sociologiques et anthropologiques, à propos de cette faculté humaine et au bon sens de l’enthousiasme à rendre service, à faire admettre un bonheur sans le souci d’un rapport financier immédiat : donner et ne rien attendre en retour.
« Vous pouvez toujours, toujours donner quelque chose, même si c’est seulement la gentillesse » (Anne Frank).
Avec des références apportées en chacun des textes pour les notions philosophiques, sociologiques, anthropologiques et des tangences en neurosciences et en psychologies, tous les horizons tant religieux que politiques et droits sociaux sont avancés. Sont mises en lumière toutes les concentrations et distensions entre l’altruisme pur et les égoïsmes manipulateurs devenus quasiment naturels cachés sous l’acte du don, le crowdfunding, du donner et toucher avec l’émotion subite. « Nous ferions de ce rêve un monde, S’il suffisait d’aimer » chante l’artiste Céline Dion (Jean-Jacques Goldman). Existerait-il un déterminisme dans un rationalisme arrivant, comme l’a écrit Bertrand Saint Sernin et installé nous assignant vers une trajectoire de laquelle il serait impossible de nous écarter formant un conditionnement environnemental ?
Un conditionnement environnemental dominé par la manipulation et donc les manipulateurs – ceux de la finance de plus en plus normalisés – alors que par le don s’opère le comportement affirmé (Odile Darbon, Frédéric Fanget), le seul à permettre des relations équilibrées et respectueuses d’autrui. Entre autres raisonnements, me vient celui de Jean Cottraux, psychiatre, dans son écrit sur la répétition des scénarios de vie (Jean Cottraux). Le don et le donner instinctifs, ces instants de bienveillance, sont dans toutes les sociétés et nous indiquent nos états de prisonniers de règle rigide indiquée, inculquée à notre insu et franchement à nos désavantages. Obtenir sans contrainte, obtenir sans influence fictive, il est expliqué certaines méthodes, certaines idées en recommandant d’utiliser en pédagogie sur le terrain cernée par une psychologie de l’engagement afin de calmer une colère, parfois une attente à faire respecter l’autre par l’engagement et la considération des règles de communauté. À cette date dans ce monde exacerbé, ces travaux personnels livrent l’un de ces justes signes auxquels nous avons à reconnaitre, une fois encore, que la mesure d’une pensée se prend souvent, en premier lieu tout comme en dernier lieu, dans un environnement international, encore cette fois-ci autour de la méditerranée nord et sud. Les textes apportent une vision présentée à la lecture en deux groupes en langues latines. Spécifiquement les études en français – écrits émanant d’auteures et auteurs de langue arabe et de langue française – sont regroupées face aux textes en langues italiennes. Deux blocs à la diversification de pensée représentent les courants de pensée allant du sensible, à l’émotion pour atteindre l’espace juridique. Ce dernier dont il faut bien consentir quelques lignes et quelques moments.
« De même que le fleuve retourne à la mer, le don de l’homme revient vers lui » (Proverbe chinois).
La signification intuitive de ce proverbe chinois expose le thème qu’un bienfait apporté à autrui, contribution sans condition, est un investissement qui, tôt ou tard, va porter ses fruits. Le choix du fil conducteur avec ce titre prescrit n’a jamais cessé de m’inquiéter alors même qu’il paraissait s’imposer. Dans l’indécision de cette logique, entre nom et verbe, article défini et pronom personnel, nous avons à reconnaître, toucher et donner, sans peine ces deux gestes indispensables : toucher et donner en analysant la façon dont un philosophe comme Maxime Rovere traite le ‘‘donner’’, cette profonde question du sens apparemment le plus léger voire banal : « le don est un échange d’amour » (Maxime Rovere). Comment le toucher nous amène-t-il au choix tactile ou au choix sensible, à la surface du contact ou aux émotions subites ? Donner à… ou toucher – aimer – quelqu’un, s’adresser singulièrement à lui/elle, toucher quelqu’un en lui, donner à lui, ce quelqu’un inconnu, peut-être ? Jamais, je n’ai ressenti à ce point l’énigmatique et troublante nécessité de ces idiomes dont ces expressions telles que ‘‘toucher au cœur’’, ‘‘toucher le cœur’’ ‘‘donner à lui’’ ‘‘donner avec lui sans retour’’ que leur valeur soit au propre comme au figuré parfois l’un avec l’autre au-delà de toute décision dans les possibles, immédiatement.
Cependant en favorisant ainsi des visions, discutons dans les nombreux sens : il nous sera malaisé de distinguer ceux-ci dans les textes reçus et ne nous engageons-nous pas idéalement dans les choix par préférence ? Devons-nous déposer arbitrairement dans le simulacre tout ce que de tels sens, voire les sens dans leurs généralités, cachent d’eux-mêmes ? Ne risquons-nous pas de perdre aux mesures de l’exécution du donner et du toucher aux quelles nous prétendons concéder des issues accessibles à nos comportements ? L’union de l’âme et du corps – ces unions de chacun de nous du sublime et de l’impensé qui peuvent aussi se concevoir sexualisées – ces unions qui n’en sont pas qu’une, qui ne sont pas de deux ordres ou de deux substances mais qui, si cette union est quelque chose, la chair de l’esprit du moment, esprit que cette union de l’hétérogène et de l’hétéroclite ne fait pas l’objet d’un savoir, savoir recevoir, savoir apprendre, savoir donner. Acceptons par les textes assemblés que chacun ait raison tel Raphaël Enthoven écrivant dans ses méthodes afin d’exister depuis ses propres souvenirs ou dans sa chronique passant « les évènements au scalpel de la philosophie » (Raphael Enthoven). Cette hypothèse n’en exclut pas toutes les autres que nous pouvons être censés pouvoir formuler.
Nous avons à dire sur le sujet énoncé en titre.
Platon
Une autre voie : « Gardons-nous donc, repris-je, de croire et de laisser dire que Thésée, fils de Poséidon, et Pirithoos, fils de Zeus, aient tenté des enlèvements aussi criminels que ceux qu’on leur attribue, ni qu’aucun autre fils de dieu, aucun héros, ait osé commettre les actions terribles et sacrilèges dont on les accuse faussement » (Platon).
Au contraire, contraignons les communautés de personnes actuelles à reconnaître que de telles actions n’ont pas été commises, ou que ces êtres imaginés ne sont pas les enfants des sociétés évoluées d’alors, toutefois ne permettons pas de faire les deux assertions à la fois, ni d’essayer de persuader à nos sociétés contemporaines que les Dieux imaginaires produisent des choses mauvaises et que les personnes du rêve ne sont en rien meilleurs que les humains. En tout cas, ces personnes du rêve ne sont disciples d’aucun veau d’or, surtout celui de la finance et ses manipulations, ces fléaux sociaux ! L’idée de faire don isole – ce que la personne est consciente de penser – de son état physique et mental. Par conséquent, leurs pensées – cognitivo-comportementales – pourront être considérées comme distinctes du corps et capable de manipuler de façon mystérieuse. Il faut penser que tout est basé sur ces prémisses de l’existence d’une forte interconnexion entre des pensées personnelles comprenant les impressions précédant les souvenirs même sans les consciences poussant à avoir des actions et des réactions physiques : ce chemin d’idée vers le fait de faire ou d’apprendre à faire un don.
Un raccourci explicatif général s’approche de la méthode centrale des TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale) consistant à observer, prendre conscience et remettre en question ses propres pensées automatiques. En faire la critique et tester la probabilité que ces pensées correspondent à la réalité permet de les remettre en question, puis d’envisager des alternatives. Au hasard de nos rencontres, l’humain que nous sommes est sujet à la variation de ses humeurs de sa tristesse ou sa joie, à ses sentiments d’insignifiances quotidiennes qui le diminuent ou le soutiennent ou encore l’obligent. Comment exister plus fixement, de la disposition la plus catégorique et réalisable si ce n’est par la connaissance de l’autre et lui faire don de soi ? C’est avec de telles interrogations comme celles dans l’Éthique de Spinoza que nous sommes confronter à l’autre. Avec Spinoza, cet important philosophe, nous apprenons des réponses rationnelles sur l’étrangeté des situations toucher et sentir l’autre par le don de soi tout autant que par la vue de nos images. En nos temps contemporains, repensons la prudente raison comme une pratique ouverte de la conversation, de l’interprétation et de la re-description avec l’autre. Tel est l’enjeu principal des interrogations sur les présupposés de la pensée "spéculaire" venue des Amériques avec R. Rorty qui est de ce modèle nous contraignant à un retour sur nous-mêmes et nous invitant à concevoir ce que pourrait être une éducation proprement libérale dans une culture effectivement sécularisée[2].
Activer nos passions, réformer nos duplicités, étendre la monstration de nos forces intellectuelles et physiques, savoir corriger nos humeurs en efforçant nos émotions, saisir et concevoir une éternité et vivre libre dans nos propres spiritualités. L’éthique, initialisée par Spinoza, ne peut se concevoir comme une expérimentation universelle ou sociale : c’est un des exemples uniques d’une modération immanente, fixant la détermination sans délai des actes concrets, avec des procédés du don de soi, inévitablement voisines des sujets du donner, du toucher, des immanences du sens émotionnel. Dès cet instant, vivre autrement prend un nouveau sens face à l’altruisme conjugué au bonheur et à une forme de béatitude. Appelons cela, tel qu’il est dit et souhaité en fond des textes en lecture à suivre la renaissance d’une liberté affrontée aux connaissances et aux passions hors d’usage de toutes ces monnaies. Cependant, notre raison se meut d’un embarras à l’autre : tout événement par le don et tout affect occasionné ou issu du don sont compris par chacun d’entre nous comme des médians de notre existence propre témoignée. Nous interprétons qu’à cette condition nous avons à entreprendre les réponses à notre exigence la plus fondamentale – vivre libre et heureux, ici, maintenant et toujours plus avec les autres, toujours prêt...
Comme vous allez le lire dans les écritures proposées, souvent ces éloquences sont iconoclastes ou pas sensiblement correctes, car l’impossibilité que tout le mal vienne des Divinités a été illustré, quels qu’elles puissent être devant l’éternité et devant la société des gens rassemblés. Ces raisons vont obliger à mettre fin à de telles fictions, de peur qu’elles n’engendrent, dans nos avenirs, une grande facilité à mal faire, à mal comprendre le donner et à invalider le geste du don et du savoir apprendre à donner par une suppression effective en nos consciences confiées aux générations. Ce qui pour le moment en beaucoup de filières familiales, ce geste, disons gratuit, ne serait plus transmis ni démontré.
Par cliché ?
« Mais pour que la douleur de l’Autre suscite notre attention, est-il nécessaire qu’il ait conscience de souffrir ? » (Roger Gill).
Professeur Roger Gil
Par cliché, il est raconté ce que c’est que d’être un humain vers autrui, le paradoxe du don de soi, qu’il existe en un endroit commun et en un intervalle de transition puis dans la masse bouleversée par les Sciences, celles d’un savoir, et sous un pouvoir dictatorial organisé par l’argent de ceux et celles qui en ont à profusion. Dans une situation engendrée par les mécanisations de l’esprit et suite à l’espoir, l’effondrement de ces espoirs fondamentaux, dans cette société qui n’est plus une communauté, dévalorise sans cesse l’individu dans son unité personnelle. Il faut comprendre la situation par suite de la puissance multipliée du grand nombre qui rend chacun en sa personne humaine négligeable, perdue dans les affiliations à peine crédibilisées. Dans cette société se dépensent des sommes inquiétantes par leur chiffre en équipement stratégique afin de lutter contre un adversaire immigrant – forcément étranger à toute manipulation de l’émigré financier – tout en ne prévoyant rien pour le règne d’un ordre essentiel sur place. Qui peut penser permettre à la sauvagerie, au vandalisme et à la barbarie de sévir dans ses propres rangs dans ses espaces urbains ou ruraux ? Barbarie de ceux qui possèdent indûment, qui possèdent sans l’ombre d’une action prolifique sinon le jeu sur les acquis des autres, dans un simulacre de pouvoir actif ou d’une maîtrise d’un productif réel hors contrôle. Ces derniers seraient en fait les vrais immigrants/émigrés invisibles avec ‘‘leur veau d’or’’ plus dangereux que ceux et celles dénoncés de nos jours dans les informations médiatisées. Ceux-là même ennemis du don, du donner sans retour, du toucher invisible.
Nous ne sommes pas loin des paresses y compris intellectuelles ! Nous voilà presque parvenu au terme de l’étude par les cheminements exposés : il est à percevoir et à resynchroniser un schéma du don et du donner, savoir donner ou savoir accepter par un processus admis et décidé satisfaisant en ayant libéré les capacités créatives de chacune et chacun tout en évitant les pièges sombrant lesdits changements de schéma. Avec en même temps une pression de ces millions d’humains découvrant ce qui peut être réalisé au moyen d’efforts et de pensées concertés tout comme ces masses d’eau façonnant les organismes vitaux au fond des océans et ces va-et-vient des marées changeant les lignes côtières qui polissent les pierres aux rivages et galets sur les plages, alors, ajoutons les vents creusant les falaises. La perspective de cette merveilleuse mécanisation naturelle ouvre à de nouvelles éthiques d’innombrables humanités.
Irez-vous leur refuser le droit fondamental d’exister ? Irez-vous demander à ces humains déplacés de peiner et d’avoir faim pendant que, vous-même, vous vous vautrez avec les délices de cette masse des bonnes vieilles valeurs ? C’est-à-dire vous, vous-même qui nous lisez, enfants de cette masse d’autres et frères d’autrui devant vous ou de tous les autres loin de vous ? Certain laissé pour mort sur ce champ de bataille, rural ou urbain, parte au royaume des morts, une image, malgré cela il en revient car ses blessures ne sont pas mortelles. On ne meurt pas de la désobligeance mais des résultats de cette dernière. Les cas sociaux sont souvent montrés et leur image extrapolée dans les exercices intellectuels. Le spectacle des individus choisissant leur partition dans le donner sans donner deviennent pitoyables, ridicules voire étranges. En effet, ces choix des uns et des autres sont l’inverse de la vie que chacun voulait, devait mener : les nantis par l’envie du donner s’abaissaient au don vers le mendiant. Les gens en célébrités avouées comme citoyens ordinaires et ceux et celles qui ont été déçus par le genre humain en société, ces gens veulent retourner sous une forme autre en se réinsérant par les formes du don d’eux-mêmes, les formes du don matériel et monétaire, par les formes du don de leur temps à passer avec autrui. Autrui quel qu’il soit. Les vérifications sont simples : un regard dans et sur les communautés côtoyées suffit à l’élaboration d’un jugement.
Vous vouliez un exemple ! Des exemples sont dans ces travaux devenus des participations d’importance car le sujet est unique tout en restant dans sa diversité. Donc, où le droit et le devoir au don, la pensée du donner aura-t-il interpellé ? Plusieurs écrits posent le problème et suggèrent une solution. Sinon…avons-nous compris qu’avec la prise de conscience, vous représentez l’inattention, la dilettante, la stupidité, ces valeurs de l’égoïsme, du nombrilisme et surtout de cet individualisme du capital régnant. Voilà ce que nous avons à faire entendre. Nos aptitudes à l’empathie vis-à-vis des personnes valides ou sous handicap – volontairement aucun détail sur les formes de handicap sensibles ou insensibles – rencontrent encore certaines dernières épreuves dont une première qui est cette forme visible d’adversité s’ajoutant aux dépendances assumées ou niées voire récusées. D’une part existe les désirs ardemment souhaités de bien se comporter face aux autres, cela souvent par le don de soi-même ou de l’argent, d’autre part et tout de suite vient l’interdiction du donner exclusivement parce que nous vivons dans une culture de l’individualisme exacerbée exaltant l’autonomie et la performance. Toute action révèle aux individus leur Nature mais aussi leurs espérances complétées de leurs insuffisances. Ces stades des univers de nos psychologies et celle de nos pouvoirs au sujet du don restent en fait une perception d’un espace – une synesthésie – avantagé de nos rapports communs : nous et les autres. Ils nous font discerner si l’Univers apparaît comme une construction aveugle ou si, comme on pourrait le penser, l’humanité dans ses propres communautés performantes fait son histoire dans le concert possible des autres êtres à la recherche avec les dons et façon de donner en leur spiritualité. La nature heurtée de tout humain le fait devenir offensif et combattant : notre excès de contrôle en tout ou presque a fait perdre à certains bienpensants leur contrôle. Il va aujourd’hui falloir exister dans un monde aléatoire et indéterminé, c’est-à-dire concevoir la composition d’une civilisation de l’énergie contre la performance objet/sujet des envies.
Voilà ce que nous avons eu à développer du comment ça se passe et pourquoi cela se passe aujourd’hui face à l’historicité du don et à l’avenir du donner.
Le don et l’ultime : une modalité d'échange très précise entre les humains
Pensons au don de toute origine dont celui d'organe. Écrire est un don de soi. Immédiatement, nous percevons que le don est le seul moyen de transférer ce qui n'est pas exactement un objet d'une personne à une autre : le don est la relation interpersonnelle comme telle. Comment être satisfait des enseignements d’un auteur inlassablement pour les financements de toutes les actions humaines, y compris les dons ultimes. (Jean Tirole, 2016) et quand ce personnage apporte raisons données aux modifications des chaînes de valeur par le digital et les bouleversements de toutes les notions de société par les numérisations.
Nous avons à découvrir partout dans nos mondes, ainsi décrits par Marcel Henaff, « d’autres formes de vie commune, d’autres formes de pensée, des systèmes de parenté complexes, le rôle central du lien de réciprocité ». Des expériences comme celles annoncées portent ses fruits dans l’écrit de recherche, le texte du Prof. M. Guenaou. L’auteur réagit en ces termes sur la base de cet assemblage, qu’il a souhaité présenter quand une conscience ternaire concerne particulièrement un dernier objectif pour pouvoir fixer en résolution la réalité avec la vérité, et en principe sensible l’authenticité. L’ultime idéal avec le don idéal ne peut être obtenu que sur la base de ce respect de ses fondements, exprimé par le triptyque de la motivation. Nous parlons de : L’intention, La volonté, L’action.
En complément, y est exprimée en sous-entendu la question fondamentale imaginée pour ses examens sur les terrains : « Au départ, il y a cette question : comment des êtres libres et hautement singuliers peuvent-ils vivre ensemble, constituer une société (avoir des institutions, donner des règles) et faire communauté (s’accorder confiance, faire preuve de solidarité) ». Question politique, question philosophique et anthropologique voire neurologique, donc. La persistance de cette question explique en partie ses travaux sur une région, une ville et ses communautés, où il a cette formule : « Toute ville se forme en intégrant quatre dimensions : celle du réseau social, celle du monument réel ou imaginé, celle de la machine et les persistances (reliquats) d’un langage perdurant ». L’ensemble du texte et des travaux personnels constitue une œuvre majeure où le rapport de l’anthropologie et de la philosophie est mené à un point d'éclaircissement rarement abouti. Singulièrement, le concept de réciprocité du don, du savoir donner et accepter le don y est minutieusement examiné par d’autres termes, ce qui intéresse autant l’éthique et la philosophie que l’économie et la politique. L’intuition centrale en est la nécessité de réévaluer le « don cérémoniel » (kula, potlatch…) thématisé dès 1924 par Marcel Mauss, dans son Essai sur le don. Apprenons que dans cette considération écrite, est liée à la triade de la liaison à l’acception relative à la conscience. Sur la base de cette interpellation, l’auteur émet un vœu afin d’avoir la faculté de présentation de cette conscience ternaire. D’ailleurs, cette conscience vise principalement un dernier objectif de mise en valeur des trois marqueurs de la conscience : la vérité, la réalité et l’authenticité. Pour cette question, nous considérons ces trois éléments essentiels et fondamentaux du dernier objectif qui, à notre avis, constituent l’ultime idéal. À titre illustratif, l’ultime idéal ne peut être atteint que sur la base de la considération, du respect et de la mise en avant de ses fondements, exprimés par le triptyque de la motivation. Rappelons, en effet, trois principes de la motivation : L’intention, la volonté, l’action. Et pour compléter le sujet arrive une perspective d’ordre scientifique quand la problématique se formule sous cette figuration : quels seraient les marqueurs de l’explication de l’ultime idéal ?
Voilà une nouvelle précision de la méthode à l’usage des lecteurs : toute interprétation devra se traiter pour son développement sur la base de faits attestés au mieux dans l’état des savoirs existants, et discutés avec la précision que requiert toute enquête de terrain digne de ce nom. Ce qui nous permet de rejeter les circonspections brillantes, inspirées, mais approximatives sur tous les faits socio-ethnographiques, socio-anthropologiques.
Il peut être avancé de ce moyen d'observation qu’il renoue avec le souci de précision de H. Bergson, si évident dès le début de La Pensée et le mouvant (1934). Cet auteur précieux nous aide à lutter contre toute imprécision de nombreux discours philosophiques, sociologiques, culturels, souvent à l'élaboration de concepts généraux obsessionnels, commutables ou plus encore faux. Indications d’une recherche guidée par des libres pensées intuitives. En fait, notons que ce qui a fait le plus grand défaut en nos temps contemporains à la philosophie du jugement, sociologie comprise, c’est la précision et fait porter nos attentions sur les discontinuités des définitions nominales. Alors, que peuvent notifier en précision les mots « ultime » et « don » ? Comment y faire droit à ce que Michael Walzer reprend de la génération pascalienne des « ordres » (06/2023), défendant cette conception pluraliste de la justice. « Redéfinir afin d’éviter les méprises », tel est l’enjeu. Distinguons-nous dans nos sociétés, communautés, des sphères de justice : politique, économie, famille, éducation, santé en les faisant correspondre avec des conceptions divergentes pour le don et l’ultime don, pouvoir personnel : pouvoir, argent, amour, connaissance, santé… En conséquence, afin d’élucider la formule contre nature et impossible à la valeur de la vérité, pour avancer au-delà de la formule d’Aristote : « le savoir et l’argent n’ont aucune commune mesure » (P, p.416), il faut revenir aux ultimités et au don. Utilisant de très nombreux textes, M. Guenaou met au point ce qui, même chez Mauss, restait flottant et indéterminé et notable source d’erreur chez économistes, financiers, économistes, et … philosophes. Il se dégage avec netteté les trois types de valeur du don conçues dans une ultime appréciation : solidaire, oblatif et cérémoniel.
L’auteur nous incite à ne pas confondre ces trois sphères, qui serait alors nourrir ce point aveugle qui prive de fondements sûrs philosophie, économie, morale et politique. Nous avons à noter que cette importante étude s’appuie sur des belles langues - arabe de région de Tlemcen, arabe, français - autant qu’exactes et que la bibliographie des ouvrages consultés pour l’apport de la vérité comporte de nombreux accès pour certification. Le point de départ se lit dans le titre de ce document. Si le savoir transmissible est la « vérité », que penser du débat entre le sujet de l’ultime puis celui du don ?
Bibliographie
Cottraux, Jean, La répétition des scénarios de vie, Paris, Odile Jacob,2003, p. 109.
Darbon, Odile, Fanget, Frédéric, Affirmez-vous face aux manipulateurs, Paris, Odile Jacob, 2022.
Enthoven, Raphaël, Morales provisoires, Paris, Le Livre de Poche, 2019.
Franck, Anne, Le journal d’Anne Franck, (1944), Paris, Le Livre de poche, 2017. Url : [citations.ouest-france.fr].
Gil, Roger, Neurologie pour le praticien, Paris, Masson, 1989.
Goldman, Jean-Jacques, S’il suffisait d’aimer, 2008.
Platon, La République, traduction Georges Leroux, Paris, Garnier Flammarion, p. 172-173.
Rorty, Richard, L’espoir au lieu du savoir : introduction au pragmatisme, Paris, Albin Michel, 1995.
Rovere, Maxime, La notion du don et ‘‘l’échange d’amour’’. Url : www.dailymotion.com.
Saint-Sernin, Bertrand, Le rationalisme qui vient, Paris, Gallimard, coll. Tel, 2007.
Notes
[1] M@GM@ Revue internationale en sciences humaines et sociales, direction scientifique : Orazio Maria Valastro, Catania, Osservatorio dei Processi Comunicativi, depuis 2002, ISSN 1721-9809, Url : www.analisiqualitativa.com.
[2] Richard Rorty (1931-2007) est l’une des figures centrales de la philosophie américaine contemporaine. Il est enseignant à l’université de Princeton, de Virginie et de Stanford. Il est un des membres importants à l’origine du renouveau durant la seconde moitié du XXe siècle de ce pragmatisme contribuant très sensiblement à la remise en cause des principaux dogmes de la philosophie contemporaine issue des concepts modernistes.