Orazio Maria Valastro
C’est par le recours à cette écriture que j’aimerais partager une méditation autour du thème choisi, accompagnant les contributions éditées dans la première partie de notre publication collective avec le texte suivant. Il s’agit d’un chapitre de mon journal intime, un récit engagé dans un corps à corps avec l’écriture, commun à tant d’auteurs contemporains. Quand l’écriture d’une histoire de vie n’est pas cernée par un simple recueil de mémoires, elle devient la fabulation d’une vie se moquant de tout pacte autobiographique, bien que l’authenticité de l’expérience vécue soit toujours souhaitée et convoitée. Une fabulation narrative transformant un récit de mémoires dans un roman de la vie vécue, articulant la composition d’une nouvelle forme narrative avec une tension éthique pour rapprocher les lecteurs de l’état d’âme du narrateur, reconnaitre et se reconnaitre dans l’agir et les valeurs d’un corps autobiographique.
Read MoreAnnaMaria Calore
“Esperire”, soprattutto mentre coscientemente si sta attuando una “cerca esperienziale”, è un processo relazionale individuale che, attraverso stimoli sensoriali, percettivi, affettivi e cognitivi, può produrre maggiori consapevolezze. Innanzitutto nella memoria individuale, ma anche consapevolezze che possono essere condivise collettivamente. Tutto ciò accade anche quando si tratta di una “esperienza relazionale” non solo tra individui che vivono il medesimo tempo storico, ma anche se sfasata nel tempo e nei tempi della “Storia Umana”. E mi sento di dover includere, tra le modalità di “cerca esperienziale”, anche qualcosa che sta apparendo come una nuova sfida all’esperire. Mi riferisco a “the augmented reality” (ovvero realtà aumentata) collocata in una dimensione di mondo virtuale definito “metaverso”.
Read MoreAna Rita Santiago
Les œuvres autobiographiques présentées ici se constituent qualitativement comme mémoires et écritures de soi et de sa constitution. Cette auto-formation, cependant, n’est pas configurée pour fixer des vérités sur eux-mêmes ou pour rechercher des significations définitives d’eux-mêmes. Il s’agit donc de pratiques qui s’érigent en auteurs d’une écriture de soi, puisque, à travers des récits, ils tissent des fils de souvenirs et tissent des fils de leur existence et de leur connaissance de soi.
Read MoreSaid Ouyssa
Les conflits qui surgissent entre les gens proviendraient principalement de la mauvaise connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes et donc de leurs semblables. En d'autres termes, l’être humain déteste souvent ce qu'il ignore, et tant que l'Autre lui est inconnu, il restera toujours haï et rejeté à ses yeux. A notre sens, le dépassement de cette relation conflictuelle entre les gens n’est possible que dans la mesure où les autres sont connus et reconnus, et cela ne se réalise en effet qu’en passant par la connaissance de soi, c'est-à-dire par l’écriture autobiographique, qui suivant cette logique, demeure la meilleure voie qui permet de se connaitre, de se faire connaitre et de connaitre les autres en même temps. Ainsi, l’écriture autobiographique se présente non seulement comme un texte littéraire que l’on choisit pour jouir d’un certain plaisir de lecture, mais se pose aussi comme un appel à la coexistence entre les membres d’une communauté. De cette manière, le projet autobiographique pourrait dissiper toutes sortes d’incompréhension entre les individus. Il dépasse ainsi la simple pratique esthétique où la propre vie de l’autobiographe est reprise, pour accomplir une réflexion éthiquement plus profonde sur les complexités des relations sociales elles-mêmes.
Read MoreNicole Saliba-Chalhoub
L’articolo se propose de se pencher sur le récit autobiographique de Virginie Linhart, L’Effet maternel, habité par un ensemble de traumatismes non approchés jusque-là par le sujet écrivant. L’enjeu en est d’analyser la motivation scripturale, en l’occurrence la mise en lumière de l’articulation entre le devoir transgénérationnel du silence (Eiguer, 2007), tant familial qu’historique, qui aliène et la transgression réparatrice que permet la mise en œuvre du projet d’écriture autobiographique. Au travers d’une approche psychanalytique du récit portant sur l’inconscient trangénérationnel (De Neuter, 2014), seront étudiés les motifs d’« effet maternel », d’imagos parentales, de mère défaillante (Freud, 2010, [1894]) et de « Nom-du-Père » (Lacan, 2005a, [1953]) absent. Seront tout également appréhendés les liens entre l’histoire personnelle symptomatique (Freud, 2005, [1926]) et l’histoire de la Shoah, toutes deux ancrées dans la loi d’un « silence structurant ». Ce silence serait, en effet, comme une véritable fabrique de psychoses, celles-ci se retrouvant, au final, contrebalancées par le « sinthome » du nœud borroméen (Lacan, 2005b. [1974-1975]), maintenant le sujet aux limites d’une vie qui se délite. L’articolo mettra enfin en lumière le rôle de l’écriture autobiographique dans l’avènement d’un véritable affranchissement intérieur, tout à la fois salvateur et recréateur, notamment grâce au passage de la mélancolie au deuil (Freud, 2011, [1917]).
Read MoreChristelle Potier
Dans cette étude du journal comme écriture autobiographique, nous mettons en exergue le fait que la personne parle d’elle-même, de ses interrogations, ses explorations, ses analyses, ses observations, etc. Le journal accepte les tâtonnements, les mouvements d’humeur (en ce compris une éventuelle mauvaise foi), etc. C’est l’espace de la prise de notes « à chaud » dans une dimension fragmentaire. Lieu des premières élaborations, il représente une tentative ouverte de la pensée qui recueille avec l’observation et accueille avec l’introspection ou l’écoute, les présences fugaces ou fortes du vécu. La pratique du journal permet de dire ce qui est en train de prendre forme et de voir par quel moyen, par quel processus, est passée la personne pour que celle-ci puisse, en même temps, prendre forme. Double formation entre ce que la personne est en train d’apprendre dans les expériences sensibles et les apprentissages en jeu, et ce que cette personne, en train d’apprendre, « par » et « dans » ce qui surgit dans cette écriture, se rend présente à ce qu’elle énonce et décrit.
Read MoreAsmae Lahbabi
L’autofiction chez Patrick Modiano s’opère sous le signe d’une aporie : enchevêtrement de bribes autobiographiques, lesquelles font écho à des présences de son passé et celui de sa famille ; avec des infiltrations fictionnelles, lesquelles servent à combler une mémoire en brèches. Rue des Boutiques Obscures présente une atmosphère où la quête de l’identité coïncide avec l’obsession et la désillusion. Le « je » narrateur migre constamment d’une identité à une autre, sa situation est malléable. Le récit présente une avancée qui ne peut se détacher d’un passé à la fois bruyant et muet, l’ambiguïté plane sur les déclarations et sur les souvenirs, le présent est un paysage vide et qui peut être soustrait du Temps, quant au futur, il n’est plus envisageable, son statut est anonyme et désuet. Une mise en abyme, telle est la démarche de l’écriture, les pourvoyeurs du passé de l’enquêteur, ont le discours hypothétique et la vue versatile. Art photographique et espace agissent pour reconstituer et rompre la discontinuité de la mémoire ; cependant, en dépit de leurs témoignages qui semblent plausibles, la suspension et la labilité de la quête sont obstinément les plus invariables de toutes les scènes variables du jeu narratif.
Read MoreMichela Gusmeroli
Credo che non si debba fare troppa teoria su certe cose, soprattutto se riguardano l’esperienza personale, e la ricerca di una propria maniera per raccontarla. Ciò che a me è servito davvero sono stati gli incontri con altre scritture, capaci di invogliarmi, sedurmi, appassionarmi. Più numerose quelle delle donne, che hanno maggiore familiarità con l’intimità, non si preoccupano che la loro espressione sia giusta o sbagliata, rispetto al canone letterario.
Read MoreAbdeljalil Elkhalil
Amin Maalouf ambitionne à travers une écriture à tendance autobiographique de vaincre sa blessure exilique en s’inspirant à dessein ou inconsciemment d’un symbole fort du patrimoine chrétien, en l’occurrence « la vallée des larmes ». Ce concept n’insiste pas sur le fait que l’être humain est voué au voyage sur Terre ?
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