Enseignant-chercheur, Chercheur associé au Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle CRASC-Oran (Algérie).
Abstract
L’erreur, thème d’actualité, bien qu’il soit très ancien dans l’histoire et la mémoire, qu’elle soit individuelle, duelle ou collective comme définit par Maurice Halbwachs dans ses deux savants ouvrages : « les cadres sociaux de la mémoire » et « la mémoire collective ». Sur la base de cette question, nous ferons valoir quelques points d’ordre sociologique, anthropologique, historique et mémoriel et socio-anthropologique pour ne pas sortir du domaine des sciences sociales et humaines. Cette contribution entre dans le cadre d’une série de recherches et travaux de terrain, effectués dans le Tlemcenois.
La lumière sur cette importante question de ponctuation dans un texte a servi de cadre général par le peu d’approches du thème de l’erreur par les différentes branches dans la vie de l’Humain - femme ou homme- et soutenu par le cours de notre ancien professeur de la langue. Cette langue a été depuis l’occupation française de l’Algérie en 1830, la langue du colon et du colonisateur, respectivement l’exploitant du paysan algérien et le réducteur des marqueurs de l’identité de l’Algérien. Réduire l’apport de la culture arabo-musulmane, à ce qui est inculqué aux ‘’petits indigènes’’ vers une culture européenne, voilà l’effort annoncé des deux occupants oubliant tous les savoirs distincts de l’époque ancienne soit : la nahda arabiya islamiya ; langue transmise par les différentes écoles coraniques. Toutes ayant été remplacées par la Medersa officielle, communément appelée Medersa franco-musulmane (1850) et que le gouverneur général d’Algérie maintenait sous l’influence de la langue française pour les Algériens nommés ‘’les indigènes’’.
Cette Medersa formait des indigènes pour l’enseignement dans les mosquées. Parallèlement, les Universités françaises formaient des membres de justice dispersés à travers tout le territoire.
Parmi l’histoire de ces juges affectés vient celle qui aurait causé la mort d’un indigène, mort infligée à cet Algérien, devenu pauvre par la confiscation de tous ses biens à cause de cette erreur de ponctuation. Par conséquent, il y a eu victimisation par cette erreur qui, aux yeux de la justice, est fatale à l’indigène alors que c’est l’auteur de cette ‘’inadvertance syntaxique’’ qui aurait dû être condamné. Partant de l’inadvertance, synonyme de manque de conscience professionnelle, d’un mépris de l’Algérien assimilé à un indigène qualifiant l’Algérien de sous-Homme, femme ou homme, nous rappelons cette fatalité causée par une erreur d’emplacement de la virgule. Pour noter l’importance de la virgule dans une phrase, nous avons pris l’exemple du corpus de Sylvie Plante qui, avec ses marqueurs, a fourni la compréhension de cette place primordiale de la ponctuation responsable du déplacement du sens de toute phrase. Pour terminer cette contribution, l’approche est illustrée par l’usage de la virgule attribué comme ‘’sobriquet’’ aux personnes dont l’image est commanditée par des intellectuels connaisseurs de la langue française.
La virgule : notion et importance
« On a dit : « le style, c’est l’homme. La ponctuation est encore plus l’homme que le style » George Sand [1].
Introduction
Depuis plusieurs années, notre intention scientifique portait sur un point qui nous interrogeait d’une part et nous interpellait d’autres parts afin de pouvoir, un jour, prendre en considération une réflexion sur une question d’erreur de placement de la virgule qui a été fatale dans un cas, une situation et un contexte que nous allons pouvoir étudier. C’est la raison pour laquelle nous avons suggéré de l’intégrer dans le cadre de cette contribution qui, essentiellement, porte sur la question de l’erreur, objet de notre recherche.
En effet, notre contribution, intitulée « L’erreur de la virgule : présentation et évocation d’une fatalité », nous a conduit à être en possession d’un corpus, que nous avons constitué, pour la circonstance scientifique, de six petits textes relatifs au mauvais placement de la virgule, accompagnés d’un récit qui se rattache au mauvais placement de virgule qui a été fatal pour un indigène algérien. Ceux –ci répondent à l’attente d’une réponse aux conséquences de l’erreur, qui serait causées par une virgule mal placée.
Au travers cette contribution, nous cherchons à porter notre attention sur des points qui deviennent, dans une chronologie respectée, successifs et progressifs, afin de pouvoir nous intéresser directement à la virgule mortifère. Pour rester dans le contexte réfléchi, pensé et étudié, la virgule a, pour les uns et pour les autres, une place, un sens et un rôle qui relèvent, tous et sans exception, du domaine de la pratique d’une langue qui serait, pour nous, étrangère par rapport à la langue nationale et officielle (l’arabe) : nous parlons de la langue française, la langue coloniale et la langue du colonialisme français en Algérie.
Le but de cette contribution scientifique est de faire valoir le corpus en notre possession dont un texte qui remonte à plusieurs décennies, que nous avons pu collecter auprès de notre feu professeur de la langue française : il s’agit de l’abbé Berenguer [2]. Les autres textes collectés se trouvent concernés par la même question, le même objet et le même contexte. En effet, nous nous intéressons à ce que nous appelons le triptyque du discours : le texte, le contexte et le prétexte. Notre interrogation porte sur les connaissances qui, pour répondre à notre problématique, touchent directement la fatalité causée par une erreur ou une mauvaise place de la virgule que certains locuteurs ne lui accordent aucune importance. Nous insistons sur l’existence de certaines connaissances qui pourront, un jour, enrichir d’autres et prochaines recherches d’ordre sociologique, anthropologique et historique.
Nous abordons, dans ce cadre, trois champs relatifs à la mémoire (Halbwachs, 1925, 1968, 1997), qu’elle soit individuelle, d’une part, duelle ou collective d’autres parts. Pour cette raison, nous évoquons les œuvres de Maurice Halbwachs [3], sociologue ayant fait valoir les cadres sociaux de la mémoire, suivi à titre posthume d’un ouvrage sur la mémoire individuelle et la mémoire collective. Nous allons insister sur la probité intellectuelle, puisque nous cherchons à fournir des éléments relatifs à la démarche scientifique pour étudier la question de l’importance de la virgule dans une phrase ou une décision qui serait, par erreur, fatale. En effet, nous portons notre intention sur la question de ce que nous appelons le triptyque de la déontologie : il rappelle la concentration, l’analyse et la vérification, pour pouvoir prendre une décision définitive. Dans tous les contextes, il est nécessaire de se rappeler, d’insister et de faire valoir la probité, en sa qualité de grande, d’impérative et d’importante valeur, parmi celles que défende l’Humain, qu’il soit une femme ou un homme.
Nous investissons la recherche scientifique pour mettre en avant le triptyque de la motivation (Guenaou, 2021a), bien qu’il soit contraire au contexte évoqué dans le cadre de cette contribution, dont l’objet porte sur la question de l’erreur causée par une mauvaise place de la virgule : celle qui est devenue mortifère. Afin de pouvoir rester dans le cadre de la question de l’erreur relative à cette virgule, nous cherchons à mettre en valeur l’interaction entre les trois triptyques [4] afin de faire valoir la cohésion dans la démarche d’analyse. Cette question renvoie à la rigueur de la méthodologie. Dans le cadre de cette même démarche, nous allons utiliser l’analyse du contenu afin de pouvoir relever les marqueurs de l’erreur de la virgule mortifère et de la fatalité qu’elle a engendrée. La principale cause de fatalité est la mauvaise place de la virgule. La source principale est la collecte des textes qui portent sur le thème de l’erreur, ayant conduit à la fatalité pour un cas et le changement de sens pour les autres. Cette situation revêt les marqueurs de la mauvaise place de la virgule que nous désignons par la virgule de la fatalité qui, pour la vie d’une personne ou le sens de la phrase, est causée par sa mauvaise place. Sur la base de ce qui précède, nous formulons la problématique suivante : quels sont les marqueurs de l’erreur, causée par une mauvaise place de la virgule, dans le cadre d’un verdict ou un jugement ?
La virgule : notion et importance
Par définition, la virgule est une ponctuation pour les uns et un signe associé à la ponctuation. Les acquis relatifs à la virgule nous démontrent qu’elle est un signe, un marqueur et un symbole d’un arrêt simple, que nous désignons par l’acronyme SMS de la virgule pour rappeler une halte courte et une pause passagère [5]). Il s’agit en effet du triptyque de marquage de la virgule, une des ponctuations qu’utilisaient déjà Jean De La Fontaine [6], Voltaire [7], etc.
La question de la virgule interroge les spécialistes de la langue française d’un côté et de l’autre interpelle les socio-anthropologues versés dans les sciences sociales et humaines étudiant le français comme langue de communication, d’échange et de partage (Guenaou, 2021b). Elle demeure, pour nous, un objet de recherche dans le domaine des sciences sociales et humaines qui vient de compléter les études, déjà entamées par la sociolinguistique. Il est à noter que la virgule serait absente ou rarement existante dans les phrases habituelles et rituelles de la langue française, alors enseignée en Algérie depuis les débuts de l’occupation coloniale et plus particulièrement marquée par la période que nous appelons colonisation réductrice de l’Algérien par sa culture : nous désignons cette forme de colonialisme par le l’acronyme CRAC. Selon nos ainées, les enseignants de la langue française, nos maîtres, ces phrases seraient du modèle SV3C [8]. Cette interrogation nous conduit à faire valoir l’histoire de la ponctuation, appelée « virgule ».
La virgule : histoire de la ponctuation
La curiosité, l’interrogation et l’interpellation scientifiques nous conduisent à faire valoir le travail savant de Sylvie Plante [9], versée dans la recherche, l’étude et l’analyse de la ponctuation. Elle est l’auteure de l’article intitulée « une virgule peut tout faire basculer » (Plante, 2016). L’auteure nous agrémente avec quelques notions d’ordre historique, mémoriel et socio-anthropologique.
En premier lieu, Sylvie Plante nous rappelle que tous les signes dont les ponctuations ont un passé que nous associons à une histoire, une particularité et une circonstance [10] d’introduction dans la langue. Cette question nous ouvre d’autres pistes de recherche sur toutes les ponctuations afin de pouvoir placer en avant de nouvelles perspectives, mettant en relief d’autres objets de recherche, dans le sens d’enrichir les connaissances sur la langue française et ses différentes ponctuations.
En second lieu, afin de mieux saisir l’importance de la ponctuation, l’auteure nous agrémente avec un apport historique et mémoriel apprécié : une anecdote qui pourrait, dans un avenir, interroger et interpeller les chercheurs en sciences sociales et humaines, sans oublier les spécialistes du langage, voire ceux de la sociolinguistique. Le passé des Hommes écrivains, des femmes ou des hommes, recèle une richesse en matière d’histoire, de mémoire et d’anecdotes qui portent sur les tournures des phrases et de la ponctuation. Notons l’importance d’une anecdote qui serait d’un grand apport à la recherche scientifique. Cette anecdote nous renvoie à Rabelais [11] qui, un jour, connut une querelle avec son éditeur : celui-ci fit une mauvaise aventure, en retouchant à la ponctuation effectuée par l’écrivain qui est l’auteur de ses propres textes, remis aux éditions. Il refusa, catégoriquement, à son éditeur d’avoir « reponctuer ses textes. » [12].
En troisième lieu, Sylvie Plante nous éclaire sur l’introduction de la ponctuation dans la langue française avec quelques détails qui seraient, pour les uns comme pour les autres spécialistes du français, une langue scientifique et / ou langue littéraire. À cet effet, elle écrit : « L’apparition des signes de ponctuation est, dit-elle, née d’un désir de clarifier de vieux manuscrits (sur papyrus ou sur parchemin) que l’Antiquité et le bas Moyen Âge voulaient préserver. L’introduction de ces signes a donc été faite graduellement selon les besoins des imprimeurs et des copistes. Les auteurs souvent n’avaient pas leur mot à dire ! » [13]. Puis, l’auteure approfondit ses recherches pour insister sur le fait historique et mémoriel, exprimé en des termes explicites. Elle fournit des éléments de présentation des conditions d’introduction de la ponctuation dans la langue française : « À l’époque médiévale, les mots étaient, ajoute Sylvie Plante, enchainés presque sans espacement, ce qui n’aidait pas au décodage. De plus, la lecture se faisait à voix haute, facilitant la compréhension de l’écrit. La lecture silencieuse, pour soi et dans sa tête, est apparue tardivement dans l’histoire de la lecture. Aujourd’hui l’usage des signes de ponctuation s’est figé et ces petits codes sont maintenant indispensables. » [14]. L’approche historique et mémorielle de la ponctuation dite la virgule de Sylvie Plante a été, pour nous, une occasion de pouvoir aller chercher dans le milieu sociétal du Tlemcenois l’usage du vocable « virgule ». À cet effet, il nous a été de donner de relever que la virgule fait partie des pratiques langagières et sociales au niveau local : elle fait fonction de sobriquet.
La virgule, le sobriquet attribué mortifère de l’anthroponyme individuel et personnel
Dans le cadre de nos enquêtes de terrain, depuis plusieurs années, dans le Tlemcenois, en Algérie, nous avons relevé dans les pratiques langagières quelques remarques et marqueurs de particularité dont l’usage des sobriquets (Guenaou, 2006). Le Tlemcenois est la région de Tlemcen, l’ancienne capitale du Maghreb central, un creuset de la culture arabo musulmane et un carrefour de brassage ethnique : les Berbères, les Arabes, les Andalous, les Turcs, les Kûlûghlis [15], etc. Nous avons opté pour l’enquête de terrain en effectuant des entretiens avec des vieilles personnes, devenues pour nous des informateurs dont leurs témoignages respectifs ont été vérifiés, recoupés et pris en considération. Pour leur âge, l’enquête nous a conduits à la période coloniale, et quelques années de la post indépendance [16] : en cette période étudiée, le français était dans l’usage quotidien et touchait les pratiques langagières. Les titres de la presse en langue française fournissent une explication à ce phénomène d’usage du français, avant la généralisation de l’arabe en Algérie.
Nous avons, en effet, relevé de nombreux sobriquets qui, constituant un corpus riche, ont été collecté dans les pratiques langagières du Tlemcenois, région qui regroupe l’ancienne médina (intra-muros) et le hawz (extra muros). Parmi ces sobriquets, nous avons pu relever le sobriquet « virgule », objet de notre investigation scientifique en Algérie. Notre interrogation et notre interpellation ont été une ouverture d’un débat avec nos différents informateurs qui sont, généralement, des instruits, des lettrés, des instituteurs, des merdersiens [17], maitrisant parfaitement la langue française. Selon les différents témoignages de nos informateurs, les sobriquets étaient nombreux et diversifiés pour être attribués à des personnes par mépris, méchanceté gratuite, qualités et défauts, comportement bizarre, etc. Les sobriquets étaient un phénomène socio-culturel dans le Tlemcenois (Guenaou, 2006), région de notre investigation d’ordre social : anthropologique, mémoriel et historique.
Il est à noter qu’en Algérie, les sobriquets ont fait l’objet d’une attribution patronymique, quelques années après l’arrivée des Français dans le cadre de la colonisation du pays. Cette attribution coïncide avec l’instauration de l’état civil en Algérie (Morsli, 2017), conformément aux deux lois que nous évoquons pour faire valoir l’Histoire et la Mémoire des sobriquets dont certaines familles algériennes conservent encore : la première, la loi du 26 juillet 1873 ; la seconde, la loi du 23 mars 1882.
Le travail de Ouerdia Yermèche (2002) nous éclaircie la notion de sobriquet, connu, utilisé et attribué à des humains, des femmes et des hommes. Elle fournit des éléments de précision pour faire valoir l’importance du sobriquet en Algérie, sur la base des résultats de cette enquête de terrain : « Le sobriquet répond, écrit-elle, à un besoin de singularisation, de distinction et de précision de la personne nommée par la reprise d’un de ses traits caractéristiques (physique, moral ou autre), le plus significatif. Il assure une fonction de dénomination / caractérisation / identification des personnes nommées. Sa présence se justifie par « une surnomination » car, nous précise Lionel Galand : « dans un groupe relativement étendu d’individus et pourtant assez restreint pour que tous se connaissent, il est indispensable qu’[…] on puisse immédiatement savoir de qui l’on parle et à qui l’on a affaire » (Yermèche, 2002). Puis, elle ajoute : « Apparaissant comme un moyen mnémotechnique et comme un véritable langage de groupe », il est la résultante d’un véritable jeu langagier intelligent et souvent subtil d’une communauté donnée. Il constitue également un moyen d’échange ludique en ce sens qu’il doit souvent son existence à « un jeu de créativité langagière » spontané (dans un groupe, chez les jeunes plus spécialement, c’est à qui excellera dans la création du « meilleur sobriquet » à savoir le plus original, le plus approprié, le plus drôle aussi). » (Yermèche, 2002). Bien documentée, elle insiste beaucoup sur ce fait, que nous jugeons historique et mémoriel, pour lui donner sa part dans l’usage, l’utilisation et la « pratique langagière et sociale. » (Yermèche, 2002). Dans ce contexte linguistique, l’auteure reprend les conditions de sa création, son attribution et son port par des personnes pour rappeler : « Créé à partir d’un sens aigu de l’observation, le sobriquet témoigne de l’humour caustique, de la spontanéité et de la créativité d’un groupe. Construit sur la base de l’ironie, de la raillerie, du jeu et de la comparaison, il a surtout une valeur expressive. Le conformisme et la grossièreté peuvent donner lieu à des surnoms souvent dévalorisants et difficiles à porter. L’affection, l’admiration sont également à l’origine de certains surnoms mélioratifs qui ne dérangent aucunement leurs porteurs. Le sobriquet qui concrétise le regard incisif et précis du groupe sur l’individu, sa façon de voir et de sentir l’autre à travers le prisme socio-culturel, reflète sans conteste une mentalité et une époque. » (Yermèche, 2002).
Pour revenir au sobriquet « la virgule », en usage et en pratique socio-langagière dans le Tlemcenois, nous avons beaucoup insisté auprès de nos informateurs pour nous fournir plus d’éléments qui ne peuvent sortir du cadre des sciences sociales et humaines et du phénomène, objet de notre interrogation et de notre interpellation scientifique. Ils ont beaucoup insisté avec les lignes qui accompagnent : dans le cadre de la question d’attribution du sobriquet « la virgule », nos informateurs justifient leur approche respective par le fait de relever un défaut chez des personnes qui ne respectent pas les interlocuteurs, en pleine discussion sur un sujet quelconque. Généralement, ces personnes qui, qu’elles soient des femmes, des filles, des hommes ou des garçons, interviennent en plein échange de paroles, ou en interrompant la discussion entre les locuteurs.
Cette intervention sans motif ni raison perturbe, à chaque fois, la discussion bien que l’intervenant intrus ne soit pas concerné, ni de près ni de loin, par rapport au thème ou au sujet entamé. Il interrompt la discussion et met en arrêt l’échange communicationnel : il s’agit d’un silence et un temps mort. Dans le cadre d’un contexte répétitif, il lui est attribué le sobriquet « la virgule » pour les raisons suivantes : l’insolence, avec trois informateurs ; l’impolitesse, avec quatre informateurs ; l’indélicatesse, idem ; l’inconvenance sociale, culturelle et éducative, idem ; l’incorrection sociale, avec six informateurs ; l’irrévérence, idem ; le mauvais comportement de l’individu, idem ; le non-respect de la discussion entre les locuteurs et en dernier sept informateurs.
L’Islam, la Sunna et la culture arabo musulmane interdisent l’usage des sobriquets ; mais le travail de l’enquête de terrain confirme la pérennité de leur usage dans la société tlemcenoise où « la virgule » fait disparaitre l’usage du prénom, voire le nom patronymique. Ce remplacement du prénom a pour source, alibi et raison l’usage du sobriquet qui fait valoir sa fonction sociale, son importance d’utilité socioculturelle, son rôle d’identificateur. De ce fait, nous désignons l’erreur de cette virgule par l’erreur commise intentionnellement. Cette erreur nous conduit à rappeler le récit de la virgule qui tue.
La virgule, la ponctuation adoptée mortifère d’un individu : l’exemple de « la virgule qui tue »
Lors d’un cours de français, assuré par l’abbé Berenger au Lycée Docteur Benouada Benzerdjeb, nous avons assisté à une leçon sur la place, le rôle et la responsabilité de la ponctuation dans la langue française qui, en vérité et selon nous, encore élève du lycée de notre ville, la langue du colonialisme français puisque nous venions, à cette époque, de sortir de la répression du joug colonial pour entamer les premières années de l’indépendance nationale. Diplômé de la langue française, bien qu’il soit d’origine espagnole, l’enseignant avait abordé le sujet de la virgule, son importance dans la phrase et dont un mauvais placement pourrait être fatal dans le sens de la mauvaise compréhension ou autres. Dans ce contexte linguistique et grammatical, il nous raconte l’histoire de « la virgule qui tue » pour les uns et « la virgule mortifère » pour les autres. Pour rester dans le cadre de notre enquête de terrain, nous avons posé à nos différents informateurs la question de cette virgule qui peut tuer par inattention de l’usage de la ponctuation dont la virgule. Nous avons pensé à cette virgule qui pourrait être pour les uns comme pour les autres une virgule, un signe et une ponctuation mortifères. En effet, nous avons relevé le récit suivant relatif à « la virgule qui tue » dans un sens et/ou « une virgule mortifère » dans un autre.
Pendant la période coloniale, l’Algérien était réduit à un sous Homme, une femme ou un homme. Pour cette raison, l’administration française avait attribué à la population algérienne l’appellation d’indigène (Blevis, 2014) pour les musulmans, les arabes et les berbères, et les juifs. Depuis le Décret Crémieux [18], les juifs d’Algérie avaient bénéficié de la citoyenneté française. Quant aux musulmans, ils restèrent des indigènes (Blancel, Blanchard, 2003) avec les marqueurs socio-anthropologiques, ethniques et coloniaux suivants : l’exploitation de l’Homme [19] par l’Homme [20] ; le mépris de la femme algérienne par les colons et les Européens résidants dans les villes et les villages de la colonisation, voire les fermes éloignées. Le mépris de l’homme dans les mêmes conditions sociales, politiques et relationnelles. La généralisation du statut indigène pour tous les Algériens (Berthelier, 2007), à l’exception des serviteurs du colonialisme français en Algérie [21]. L’attribution du sobriquet « Bougnoul » aux Algériens, une forme d’expression du racisme colonial. L’attribution de l’appellation « Fatma » pour toutes les femmes, chargées du travail domestique chez les Européens et les colons. L’attribution de l’appellation de Mokhamed [22] pour tous les hommes, travaillant la terre chez les colons. L’assimilation des Algériens à des individus ignorants, des illettrés, des incivils, etc. (Berthelier, 2007). La réduction de l’Algérien socialement, culturellement et économiquement. La marque de l’infériorité de l’esprit des indigènes. Etc.
Le récit se présente, ainsi, pour pouvoir faire valoir la question de « la virgule qui tue » ou « la virgule mortifère ». Il s’agit d’un récit qui remonte, selon nos différents informateurs, à la période coloniale où l’Algérien, assimilé à un indigène, un sous Homme, illettré sans référents d’ordre socio culturels, sans instruction, sans éducation, ni simple ni socialisante (Guenaou, 2021) : Un jour, un indigène serait responsable d’un délit de voleur de poules dans un marché populaire arabe d’une ville algérienne. Par dénonciation, il serait arrêté par les autorités coloniales et traduit devant les tribunaux de la ville. Il serait mis en cellule individuelle, dans la prison civile et pendant plusieurs jours. Il attendait son jugement. Présenté devant le juge, il avait pu plaidoyer, lui-même malgré l’absence d’un avocat, pouvant défendre sa cause vis-à-vis du délit commis : le vol de poules dans un marché arabe de la ville. Puis, il est renvoyé à sa cellule, pour attendre les résultats de sa manière de plaidoyer afin de pouvoir sortir de la prison. Il était convaincu d’être « acquitté », relaxé et libéré. Plusieurs jours sont passés sans pouvoir connaitre le jugement du juge. Le temps a été mis pour des raisons d’incompréhension du jugement qu’aurait émis le juge de l’affaire de l’indigène. Au tribunal tous étaient des Européens. Le juge aurait demandé au greffier de noter sur le dossier les résultats du jugement, prononcé contre l’indigène, oublié dans sa cellule de la prison. Pressé par l’encombrement des dossiers déposés pour présentation au juge de la séance, le greffier aurait écrit sur le dossier de l’inculpé, comme à l’accoutumé, le jugement : il écrit trois mots en majuscule : gracier pas excuter. Le dossier a été transmis directement au directeur de la prison pour exécution du jugement.
Ne comprenant pas le sens du jugement, le directeur de la prison décida de renvoyer tout le dossier de l’inculpé du simple délit de vol de poules, un indigène, au juge pour une simple révision de son jugement, incompris. Le directeur de la prison ajoute, par expérience et habitude de lecture des jugements en attachant avec un trombone un papillon sur lequel il avait écrit en minuscule : « manque une ponctuation ».
Renvoyé au juge du tribunal, le dossier de l’indigène, arrêté et mis en prison pour vol de poule, tombe sur le bureau du greffier qui devait le soumettre au chargé du jugement. Il le présenta au juge qui, aux grosses lunettes, était en plein travail de délibération. Sans faire attention et en lisant rapidement la remarque du directeur, le juge, pressé et très occupé par la rédaction du jugement des autres affaires, met une virgule entre deux mots, après lecture du nom de l’indigène inculpé et emprisonné depuis plusieurs jours dans une cellule individuelle. Au lieu de la mettre entre les mots gracier et pas, il la déplaça par inattention pour la placer après le marqueur de la négation du groupe verbal « pas ».
Le dossier sur lequel est écrit « gracier pas, excuter » a été transmis au directeur de la prison pour exécution. Le soir même, un écriteau a été collé sur la porte de l’infortuné, le pauvre et le malheureux. À l’aube, comme à l’accoutumé, le prisonnier est conduit à la guillotine. Après lecture de quelques versets coraniques par un imam [23] et avoir écouté et satisfait les vœux, le bourreau exécute la sentence, et la victime de l’erreur. L’indigène Meskine [24] est mort exécuté pour une virgule au mauvais emplacement : l’erreur de la virgule mal placée par inadvertance est caractérisée. Elle a été mortifère, mortelle et fatale. Pour cette raison, nous appelons l’erreur de cette virgule par l’erreur commise par inadvertance ou autres. Pour être explicite, dans le cadre de « la virgule qui tue », nous illustrons nos différents propos au sujet de cette ponctuation que nous illustrons par les résultats de recherche de Sylvie Plante.
La virgule, une ponctuation, pouvant faire basculer le sens de toute phrase
Connaissant l’importance de la place de la virgule dans la phrase, Sylvie Plante, cette enseignante de la langue française versée dans le riche passé de la ponctuation de la langue, effectuait des recherches jusqu’à, par sérendipité ou autre, tomber sur des exemples qui, très explicites, fournissent des marqueurs de différenciation dans le sens de la phrase : elle démontre, explique et explicite , avec une question qui est fondamentale pour mieux saisir l’importance du sens, à la suite du déplacement de la virgule, objet de notre contribution : « Sauriez-vous expliquer les sens différents qui sont entrainés par le simple déplacement d’une virgule ou sa suppression ? » Sylvie Plante[25].
Dans ce cadre, l’auteure avait relevé des exemples qui, tirés uniquement d’une œuvre intitulée « Ramat de la typographie » (Ramat, Benoit, 2017 – Houdart, Prioui, 2016), ont été découverts, recensés et /ou collectés pour constituer son corpus pour les résultats de sa recherche approfondie sur la ponction de la langue française dont la virgule, dans lesquels, convaincue, elle nous livre ses détails, sous la forme suivante [26]: « vu que c’est un imbécile, comme vous, je crois qu’il faudra sévir ! Vu que c’est un imbécile comme vous, je crois qu’il faudra sévir ! Le poète n’est pas mort, comme on l’a dit. Le poète n’est pas mort comme on l’a dit. Est-ce que tu entends Marie ? Est-ce que tu entends, Marie ? Selon l’adjointe à la directrice Ève Dubé, il faut agir. Selon l’adjointe à la directrice, Ève Dubé, il faut agir. Un homme entra, sur la tête un chapeau de paille, aux pieds des souliers vernis, à la main un vrai bouquet de fleurs. Un homme entra sur la tête, un chapeau de paille aux pieds, des souliers vernis à la main : un vrai bouquet de fleurs. Qu’est-ce qu’on mange, papa ? Qu’est-ce qu’on mange : papa ? »
Devant cette illustration relative au changement de sens de la phrase en raison du déplacement de la virgule ou de son absence, Sylvie Plante fournit une explication à chacune des douze phrases son sens respectif. Elle nous agrémente du sens pour mieux saisir l’importance de la virgule dans la phrase. Les sens fournis se présentent comme suit : la phrase 1 signifie que les deux locuteurs s’entendent sur le fait que la tierce personne est un imbécile : tous deux le pensent. Dans le 2ème exemple, c’est la personne à laquelle «je» s’adresse à celui qui est un imbécile ! On est donc toujours à une virgule près d’insulter quelqu’un ! Cette phrase signifie qu’une rumeur circule stipulant que le poète était mort mais, en réalité, il ne l’était pas. Cet énoncé veut dire qu’une rumeur a fait valoir que le poète était mort d’une certaine façon (par exemple, dans son sommeil) alors qu’au fond il était décédé d’une autre manière… Une personne demande à une autre si elle « ouï » Marie. Un individu parle à Marie, qui est apostrophée. Selon l’adjointe à la directrice Ève Dubé, il faut agir. (Ève Dubé est la directrice)
Selon l’adjointe à la directrice, Ève Dubé, il faut agir. (Ève Dubé est l’adjointe). Les exemples de ces phrases sont faciles à comprendre. Ce procédé de ponctuation est souvent employé par les écrivains pour faire jaillir des sens nouveaux ![27] Des enfants affamés demandent à leur père ce qui est un menu. Des enfants cannibales se demandent si c’est leur papa qui est au menu ! [28]
Conclusion
Il est mort pour une virgule mal placée dans le texte du verdict du juge, chargé de l’affaire de l’indigène qui aurait volé des poules ; un stéréotype mis en avant par l’esprit du colonialisme français en Algérie. Cette question interroge la conscience, qu’elle soit individuelle, duelle et/ou collective et interpelle l’esprit des sages. Il est question de faire valoir ce récit pour les apprenants de la langue française par les instituteurs, les professeurs et les parents maitrisant l’orthographe du français. D’ailleurs, il précise le rôle, la fonction et l’importance de la virgule dans la phrase : la fatalité pourrait être causée par une simple erreur de placement, voire l’importance soulignée, rappelée et signalée de la ponctuation afin mettre en avant des phrases ; correctement écrites pour être mieux comprises. L’expérience de ce récit et de l’erreur de la virgule nous renvoie au management adapté aux décisions administratives et judiciaires que nous désignons par l’acronyme MADAJ, auprès des tribunaux pour pouvoir éviter toute forme d’erreur, cause de la fatalité. Ce récit, soulignant les marqueurs de la fatalité de l’erreur d’inadvertance, peut être la cause d’une calamité, une catastrophe et/ ou crise.
Dans ce cadre, cette circonstance et ce contexte, cette erreur est synonyme d’incompétence, bien qu’elle soit effectuée par inattention, inadvertance et/ ou une insouciance. L’incompétence est assimilée à l’inefficacité pratique dans la rédaction des phrases, l’insuffisance managériale dans la révision des décisions prises avant leur exécution ou leur applicabilité, et enfin l’inexpérience technique dans le respect de la fonction, du rôle et de l’importance de l’orthographe de la langue française dont la place de la virgule fait la preuve d’une erreur fatale pour les uns et catastrophique pour les autres. Ce récit nous rappelle que l’importance de la virgule qui, ici, a été une négligence, fut fatale puisqu’elle est devenue mortifère ayant couté la vie à un pauvre prisonnier indigène pour un vol de poule sur un marché arabe de la ville. Nous associons ce récit à l’histoire de l’erreur et la mémoire d’une fatalité. Il s’agit d’une question de probité, de morale et de moralité.
La victime de l’erreur, par cette virgule mal placée, a été exécutée par son bourreau. À cet effet, le triptyque du discours relatif à cette virgule funeste regroupe le texte (le jugement en question mal écrit à cause de la virgule mortifère), le contexte (colonialisme français en Algérie) et le prétexte (le mépris de l’indigène, un sous Homme et un individu sans considération).
Bibliographie
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Notes
[1] Femme écrivain, romancière, dramaturge, critique et journaliste française : 1804-1876. Elle l’avait écrit, en 1871à Charles Edmond, écrivain français d’origine polonaise et journaliste :1822-1899.
[2] De son vrai nom Alfred Berenguer (1915-1996), il a été prêtre à Remchi (ex Montagnac) et professeur de langues (française et espagnol) au Lycée Dr Benaouda Benzerdjeb (Tlemcen). Puis, il a été prêtre à Oran jusqu’à sa mort. Il est auteur de « Un curé d’Algérie en Amérique Latine », l’un des premières publications de l’Algérie indépendante. Ancien membre de l’Assemblée Constituante d’Algérie (1962-1964).
[3] Sociologue français et ancien étudiant d’Émile Durkheim : 1877-1945.
[4] Nous parlons du : Triptyque du discours - Triptyque de la déontologie - Triptyque de la motivation.
[5] La virgule marque un temps réduit associé à un silence qui serait qualifié par des spécialistes à un temps mort.
[6] Un poète français (1621-1695).
[7] Écrivain, philosophe et encyclopédiste français (1694 -1778).
[8] Il s’agit des phrases qui répondent à la forme suivante : Sujet, Verbe, les trois compléments (direct, indirect et circonstanciel).
[9] Sylvie Plante est conseillère pédagogique et enseignante du français, chargée et coresponsable du dossier valorisation.
[10] Sylvie Plante est explicite dans sa contribution à l’histoire, la mémoire et le passé sur les ponctuations, entrées dans la langue française à différents moments du temps révolu.
[11] Écrivain français (1483 ou 1894-1553).
[12] Sylvie Plante, Perfectionnement du français : une virgule peut tout faire basculer, 9 mai 2016, in www. Valorisationdg.wordpress.com.
[13] Sylvie Plante, 2016, Ibidem.
[14] Sylvie Plante, 2016, Ibidem.
[15] Il s’agit des enfants issus d’un mariage mixte entre les femmes locales (algériennes) et le Ottomans (généralement des janissaires, des anciens militaires engagés dans l’armée ottomane, des renégats, devenus des musulmans pour pouvoir intégrer l’armée ottomane, etc.).
[16] L’Algérie a eu son indépendance le 5 juillet 1962, après 132 ans de colonisation française.
[17] Les medersiens sont les anciens étudiants, ayant fréquenté la Medersa Franco–musulmane de Tlemcen dont la fondation remonte à 1850, en remplacement des anciennes et vielles médersas de la ville de Tlemcen. Cette Medersa avait formé de bons bilingues qui ont rejoint l’enseignement, les services de la justice algérienne, les administrations. Après le départ des Français, à l’indépendance nationale, ces medersiens avaient remplacé les Européens, ayant abandonné leurs services, leurs administrations respectives et le pays.
[18] Décret n° 136 de l’année 1870, du nom de son promoteur Adolphe Crémieux (1796-1880) ! Il s’agit du décret qui avait attribué la citoyenneté française aux juifs d’Algérie.
[19] Les Algériens réduits au statut d’indigène.
[20] Il s’agit des colons.
[21] Parmi les serviteurs du colonialisme français, nous avons relevé : Les militaires arabes, berbères, les Bachaghas, les Aghas, les caïds, etc.
[22] Il s’agit d’une déformation de l’anthroponyme, du patronyme et l’ethnonyme, Mohamed. D’ailleurs, ils avaient beaucoup de difficultés à le prononcer correctement.
[23] Chef religieux et chargé de diriger des prières.
[24] Dans la tradition et les coutumes, les Algériens utilisent l’expression « meskine » pour parler d’une personne, victime d’une erreur, d’une hogra (abus d’autorité), d’injustice, etc.
[25] Sylvie Plante, 2016, Ibidem.
[26] Sylvie Plante, 2016, Ibidem.
[27] L’auteure nous renvoie aux exercices de style de Raymond Queneau.
[28] Sylvie Plante, 2016, Ibidem.