QUESTIONS DE GENRE DANS LES COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES
Mabel Franzone et Orazio Maria Valastro (sous la direction de)
Revue Internationale en Sciences Humaines et Sociales
Mabel Franzone
Cet article traite de la Modernité et du paradigme né à cette période, aussi de son influence dans la naissance de l’université moderne en A. Latine et l’Europe. De la figure du chercheur dans la Modernité et des changements qui se sont opérés dernièrement. Dans ce thème nous avons suivi un axe : la place de la femme dans le milieu universitaire (étudiant, corps enseignant, chercheurs) et dans le monde des publications scientifiques, toujours tenant en compte le nombre d’inégalités qui vient entourer la figure de la femme chercheure et de la femme productrice de connaissance.
Orazio Maria Valastro
Le discours médiatisé de Marguerite Hack participe pleinement d'une sociopoétique de l'imaginaire produisant du sens nouveau. Il nous approche du questionnement d'une rationalité ouverte et complexe redevable cependant de l'imaginaire mythique, sans pour autant le cerner entièrement dans son enchevêtrement, mais nous offre des clés de lecture pour saisir cette inversion mythique en acte dans la vision du progrès scientifique, où la rationalité scientifique n'est pas indépendante des valeurs personnelles et sociales concernant également la problématique du genre. La pratique scientifique, placée sous le signe de la liberté des chercheurs et de leur activité scientifique, ne constitue pas automatiquement un progrès au regard de l'humanité sans relier à cette question la dimension éthique de la société et de la science, récusant de confiner dans une logique partagée de réussite personnelle et sociale la compétitivité et la performance professionnelle poursuivies par les femmes et les hommes au sein d'une science post-académique. C'est pourquoi le discours de Marguerite Hack s'impose, aussi dans sa construction esthétique et poétique, comme un lieu du changement de la féminité et de la masculinité en relation aux choix communs que nous pouvons faire.
Silvia Fornari
Le projet qui est présenté, est l’une des activités de recherche approuvée par le Centre de documentation, de mise à jour et d’expérimentation sur les enfants de la région de l'Ombrie, dont je fais partie. La recherche approuvée en 2015 a étudié la question des différences des genres dans les contextes éducatifs des services à la petite enfance et la promotion d’une culture qui met en valeur les différences entre les filles et les garçons afin de permettre une relation authentique et positive entre eux et de contribuer à la construction d’une identité souple et solide en même temps. L’objectif du contexte, est celui de comprendre, avec ceux qui travaillent dans les services (éducateurs / administrateurs) et ceux qui utilisent les services (enfants et parents), si les stéréotypes ou les préjugés de « genre » persistent. La promotion et l’expérience de la rencontre avec l’autre, est devenue une occasion d’apprentissage pour se confronter mutuellement, par la participation à la recherche des éducateurs / éducatrices et des parents. De plus, on a cru que le produit de la recherche pourrait être un stimulus pour déclencher un processus de sensibilisation aux thèmes de l’éducation à l’affectivité, l’intégration et le partage des différentes façons d’ « être et de faire » la famille.
Michele Bevilacqua - Sergio Piscopo
Nous pouvons considérer la langue comme un système qui reflète une vision du monde particulière à une communauté linguistique. La langue se définit comme un système de règles et de signes qui permettent de communiquer dans une société donnée ; en conséquence, il n’y a aucune difficulté de principe à concevoir que chaque langue soit le reflet de la pratique sociale des individus qui la parle. Dans cette perspective, notre travail porte sur l’analyse sociolinguistique des notices biographiques des auteures qui ont écrit, au fil des ans (à partir de 2003 jusqu’en 2017), dans la revue scientifique francophone « Synergies », publication du GERFLINT, le groupe d’études et de recherche sur le français langue internationale fondé en 1999. Les résultats attendus portent sur l’observation attentive de l’autodéfinition professionnelle des savantes par rapport aux titres universitaires, en étudiant le genre linguistique de ceux-ci, même d’un point de vue statistique, pour vérifier comment ces femmes ont choisi de se définir dans les communications scientifiques.
Isabelle Klein
Dans cet article je souhaiterai poser les bases d’une approche de l’antiféminisme qui puisse prendre en compte d’une part et utiliser d’autre part l’identité sexuelle de genre qui est la mienne : celle d’une femme. Cette approche s’oppose à l’idée que la production de connaissances est détachée clairement des affects et de tout intérêt personnel. J’appellerai cette approche « conception traditionnelle de la science ». Mais elle se détache également d’une approche militante développée dans les années 70 qui aurait pour but de mettre au jour son intérêt dans la production de savoir en tant que chercheur. Pour l’étude de l’antiféminisme, il s’agit de déconstruire la rhétorique de l’antiféminisme afin de donner des outils aux féministes pour se défendre contre des discours fallacieux.
Valeria Salanitro
La questione del genere domina ogni ambito di ricerca/fenomeno socio-antropologico ed ogni epoca. Nel caso di specie, il presente studio, vuole investigare, decostruendo la natura fallace e retorica della negazione della differenza di genere tra maschile e femminile nella comunicazione scientifica, la natura discorsiva del sapere scientifico,inteso in senso foucaultiano di “disciplina” e vuole altresì rintracciare i processi di esclusione sociale di cui il paradigma dominante maschile della ricerca diviene produttore. Le donne di scienza hanno sempre dovuto lottare per divenire soggetto, ma, troppo spesso, divennero e divengono, oggetto della medesima. Siamo in presenza di una formazione discorsiva? La produzione scientifica, ancorata alla concezione deterministica del genere e non già costruita, veicola forme di esclusione sociale? La struttura sessuale e le categorie anacronistiche maschile/femminile, in termini di produzione scientifica, sono degli indicatori/dispositivi mediante i quali attuare istituzionalizzazioni di ruoli sociali nel mondo accademico? La censura legata al genere nel microcosmo della scienza diviene strumento di controllo sociale? Il seguente contributo vuole scardinare assunti tautologici e decostruire realtà altre e processi di assoggettamento del discorso e dell’Altro generalizzato, in questo caso donne, dalla/nella comunicazione scientifica e lo fa correlando teoria e prassi.
Guillaume Sallah Thomas
Les études féministes menées à partir des années 1960 ont permis de développer les recherches en histoire des sciences de la nature autour des rapports entre les sexes, essentiellement en termes de domination. Ces études critiques des sciences posent la question de l'historicité des pratiques scientifiques et donc des concepts qu'elles produisent ainsi que de leur légitimité épistémologique. Le caractère historique place alors les savoirs scientifiques non plus comme résultant d'une activité menée par des acteurs neutres, lesquels auraient un point de vue nécessairement objectif et « universel », mais comme résultant d'une dynamique de pensée. Celle-ci situe les points de vue par rapport à un groupe social genré et dominant qui « s'autorise » naturellement à produire le savoir dans des formes et des canons donnés et acceptés par ses membres, le tout formant une communauté légitime. Celle-ci exclue « scientifiquement » les autres formes de savoir et surtout, les autres groupes producteurs de savoirs scientifiques. Les femmes on fait parti (et le font parfois encore) de ces groupes exclus, car elles seraient « scientifiquement » et « naturellement » identifiées comme inaptes aux sciences et même à tout effort intellectuel. J'essaierai de présenter à la fois les arguments de l'infériorisation des femmes, et également les réactions de celles-ci face à leur exclusion, à travers des productions scientifiques féminines.
Ala Eddine Bakhouch
L’objectif de cet article est de proposer des explications aux inégalités sexuées dans le monde académique. L’exemple des chercheuses en sciences de la vie sera mis en lumière. La biologie nous a semblé particulièrement intéressante à explorer. Cette discipline a en effet été investie de longue date par des femmes et certaines ont connu des succès éclatants. Dans toutes les disciplines, la part de femme s’étiole au fil de la hiérarchie des grades, des honneurs, des responsabilités et des rémunérations. Cet avantage des hommes s’est même renforcé au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) depuis 15 ans, en particulier en sciences de la vie. Dans cette contribution, il sera question tout d’abord ’examiner les interprétations sociologiques de la question de genre dans le milieu académique. L’étude mettra l’accent ensuite sur les facteurs explicatifs d’ordre professionnel. L’analyse s’attardera au final à la charge familiale comme facteur incitateur et/ou inhibiteur de la productivité scientifique de la femme.
Carolina Ferrer
En 2013, nous avons étudié la réception critique des œuvres des lauréats du prix Nobel de littérature de 1901 à 2012. Cette recherche nous a permis, d’une part, de «corroborer que par rapport aux publications sur l’œuvre d’un écrivain, les études littéraires se comportent très différemment des sciences. D’autre part, nous avons constaté que l‘attribution du prix Nobel de littérature est clairement teintée d’un certain eurocentrisme, bien que dans les dernières années nous ayons pu observer une plus grande ouverture envers des écrivains d’autres horizons. Dans cet article, nous nous concentrerons sur le genre des écrivains primés.
Rosario Sosa
La extensa y productiva vida académica y personal de la científica ítalo-argentina Eugenia Sacerdote de Lustig tuvo que enfrentar muchos obstáculos, no sólo por ser mujer y madre -además de judía y extranjera- a fin de poder continuar y desarrollar su actividad científica, sino por la situación política que se vivió en Argentina en la época de Perón. En este escrito nos proponemos recortar parte de la actividad de investigación de Sacerdote de Lustig, focalizando la atención en las publicaciones científicas y, desde allí, realizar vinculaciones con su historia de vida académica, política y social. Por último, si bien la vida de los científicos/as está supeditada a la publicación de los resultados del trabajo e investigaciones que llevan a cabo y que se cristalizan principalmente en revistas especializadas, nos interesa también referirnos al registro de los nombres y al espacio que se les da a las mujeres en las publicaciones de historia de la ciencia o en el de las instituciones en las que desarrollan su actividad.
Andrée Bella
Ipazia è senz'altro una fondamentale figura storica e mitica nel rapporto tra donne e scienza, celebre e studiata da secoli: il suo nome è stato dato nel tempo ad asteroidi e centri di ricerca, la sua vicenda ha dato vita ad opere letterarie ed artistiche. Uccisa ad opera di una folla di fanatici cristiani, monaci-infermieri chiamati parabalani al servizio del vescovo di Alessandria Cirillo, la violenza tragica della sua morte ha contribuito a farne un'eroina che diversi partiti nel tempo hanno adattato alla difesa della loro causa; in particolare, nell'immaginario oggi maggiormente diffuso, Ipazia diviene icona del progresso scientifico contro l'oscurantismo religioso. A partire dallo studio delle fonti e dall'analisi comparata dei maggiori contributi accademici e divulgativi sulla filosofa di Alessandria, basandosi sulla lettura della filosofia antica come pratica di trasformazione di sé inaugurata da Pierre Hadot, e incrociando questa lettura con il bagaglio di analisi storico-critico-epistemologiche sulle costruzioni disciplinari di taglio foucaultiano, si vorrebbe con questo articolo tentare di dare conto della difficoltà e del silenzio caduto sulla particolare configurazione epistemica della diadochè neoplatonica femminile esercitata da Ipazia.