C’est avec une grande fierté que j’ai le plaisir de présenter ce numéro spécial de M@GM@, qui se veut une réflexion autour de la notion de risque dans nos sociétés modernes. C’est à l’invitation d’Orazio Maria Valastro que j’ai proposé ce sujet qui me semble porter en creux les questionnements essentiels des mutations sociales en cours.
Savoir prendre des risques est un défi à l’intelligence humaine et à la résilience. Les risques proviennent de nos propres actes ou nous sont imposés. Toutefois, dans le contexte de la mondialisation des risques, les études internationales sont génératrices d’emplois. En utilisant le dialogue individuel et collectif, nous avons tout d’abord identifié et évalué des risques pertinents aux études à l’étranger, tels que le risque dans la destination et la période, le risque financier et juridique, et aussi le risque moral et du retour. Le plus important, selon cette étude, est le manque d’aide financière et de renseignements fiscaux. Par la suite, nous avons estimé le niveau et analysé l’impact de ces risques sur les étudiants. Enfin, nous avons proposé des mesures et des conseils pratiques, en tant qu’observateurs, pour traiter ou minimiser les risques identifiés. Si vous avez les moyens, n’hésitez pas à franchir ce pas. L’exploration transfrontalière est devenue aujourd’hui inévitable.
Le risque zéro représente un moment historique particulier dans la conceptualisation de la socio-politique du risque. Son application repose au début des années 1980 sur l’hypothèse de la possibilité de progresser dans le domaine de l’anticipation et de la gestion sécuritaire des crises potentielles au point de pouvoir prémunir les populations contre toute forme de menace. Il fut employé dans les domaines de la protection civile et de la sécurité militaire. Comme élément de gouvernance politique, il réfutait l’idée selon laquelle le risque existe en préalable comme catégorie d’acceptabilité collective de la menace.
L’entreprise, structure organisatrice de la modernité et fine pointe de ses valeurs, concentre les richesses de nos sociétés, mais cette richesse est-elle encore en rapport avec une prise de risque ? Le risque est-il encore une valeur dans l’entreprise ? Notre but dans ce travail est de comprendre d’abord comment l’entreprise est devenue la structure fondamentale de la modernité et comment elle a été structurée autour du risque, ensuite d’évaluer les profonds changements que connait l’entreprise dans cette postmodernité naissante, pour enfin nous poser la question de la prégnance de la prise de risque par l’entreprise aujourd’hui.
Loin de la fascination qu’exerce la chute, promesse de renouveau pour Baudelaire et de plaisir pour Adorno, le funambule fait quotidiennement l’expérience d’une prise et d’une maîtrise du risque. Faisant du risque un spectacle, le funambule évolue sur un fil, nous renvoyant aux premières sensations de la marche, mal assurée, hésitante et tellement audacieuse. Le funambule travaillant au quotidien son équilibre se doit donc de prendre des risques, mais aussi de donner l’illusion d’une première fois : simuler le danger là où il est pourtant. C’est en jouant sur le moment de la rupture, de la chute que le funambule capte l’attention. Il donne un corps à cette question de la limite et semble nous proposer une adaptation douce au risque, là où le dompteur parait s’y opposer plus frontalement.
Cet article vise à questionner les logiques de gestion, réappropriation et détournement du risque à travers le catch. Il s’appuie sur la monographie d’un club de la région parisienne observée durant huit mois. Parce que la discipline est à mi-chemin entre la sportivité théâtrale et la scénarisation pugilistique, elle pioche dans le registre de la représentation. Ainsi, art de la surenchère et du pastiche, le catch constitue un terreau majeur pour déconstruire les figures du risque.
Au regard de l’existence des générations antérieures nous vivons dans des conditions sécurisées à de multiples égards. Mais ce qui reste de dangers et de violence est devenu intolérable. En outre, apparaissent des menaces d’une nature radicalement différentes de celles affrontées par les générations antérieures. Risque nucléaire, par exemple, ou, à une autre échelle, le risque terroriste dans un contexte de mondialisation. Pourtant nos sociétés demeurent ambivalentes face aux risques.
Le sens commun, conservatoire immémorial de la sagesse humaine « sait », de savoir incorporé, que le mal, l’ombre, la mort, la douleur sont des caractéristiques essentielles de l’existence en son entièreté. Dès lors les créatures quelles qu’elles soient, sont des manifestations de la vie et, dès lors, méritent une attitude « compassionnelle », fraternelle, parce qu’ensemble elles constituent le flux vital. C’est ainsi que l’on peut comprendre l’utilité sociale de ces divers « mondes intermédiaires » que sont les croyances, religieuses ou philosophiques, au « double », au « daimon », aux esprits et autres figures tutélaires ou effrayantes. Elles aident à vivre, au jour le jour, la souffrance en la communalisant.
L’athlétisme est un sport constitué de plusieurs disciplines - sprint, demi-fond, lancers, sauts... Toutes mettent le corps en jeu, mais chacune à sa manière. Certaines mobilisent des filières énergétiques dites « aérobie », d’autres « anaérobie » correspondant chacune à un type d’effort particulier - force, vitesse, résistance… Dans le cadre de cet article, lorsque nous évoquons ce sport, nous parlons de pratiques paroxystiques : poussées à l’extrême en terme d’effort, c'est-à-dire hautement dépensières énergétiquement.
Le mythe cybernétique apparaît comme fortement corrélé à la société du risque que décrit U. Beck presque 40 ans plus tard. Comme une préfiguration de ce que ce dernier distinguera de son présent, le mythe cybernétique d'une société rationalisée, automatisée, mathématisée, forgé dans les années 1950, fait preuve d'une pertinence surprenante. Faisant émerger une société sous forme de dispositif socio-technique, la cybernétique pose des questions futuristes et offre des réponses d'une actualité impressionnante.
Comme toute chose, pour les hommes, le risque s'entend en plusieurs Sens, comme aussi ils se le disent et se le racontent. Voilà posés les repères de l'Humanisme Méthodologique et son anthropologie fondamentale. Il y a risque là où l'hypothèse d'un dommage est envisagée. Mais cette hypothèse est une spéculation puisque si le dommage se produit alors le risque comme anticipation n'est plus ou pas le même, pouvant toujours en spéculer une autre. Pas d'imaginaire pas de risque. On dira volontiers inconscient celui qui ne voit pas ou ne mesure pas le risque tel qu'il est. Mais il n'est que dans la spéculation.
Dans les écrits académiques sur le risque, on distingue généralement, au point de les opposer, les manières dont les citoyens et les scientifiques se réfèrent à différentes conceptions de la notion de risque. Dans cet article, nous suggérons que les conceptions véhiculées ne sont pas toujours aussi exclusives que ce qui est abondamment prétendu. Nous exemplifions cette proposition en analysant les conceptions véhiculées par deux groupes d’acteurs (Direction régionale de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale et un regroupement citoyen) engagés dans la gestion d’une controverse publique actuelle autour de la pollution métallique dans les quartiers centraux de la Ville de Québec. En fin d’article, nous abordons les apports de la richesse des discours sur le risque et de leurs impacts sur la vivacité de la controverse.
Jawad Mejjad
C’est avec une grande fierté que j’ai le plaisir de présenter ce numéro spécial de M@GM@, qui se veut une réflexion autour de la notion de risque dans nos sociétés modernes. C’est à l’invitation d’Orazio Maria Valastro que j’ai proposé ce sujet qui me semble porter en creux les questionnements essentiels des mutations sociales en cours.
Olga Amarie
Savoir prendre des risques est un défi à l’intelligence humaine et à la résilience. Les risques proviennent de nos propres actes ou nous sont imposés. Toutefois, dans le contexte de la mondialisation des risques, les études internationales sont génératrices d’emplois. En utilisant le dialogue individuel et collectif, nous avons tout d’abord identifié et évalué des risques pertinents aux études à l’étranger, tels que le risque dans la destination et la période, le risque financier et juridique, et aussi le risque moral et du retour. Le plus important, selon cette étude, est le manque d’aide financière et de renseignements fiscaux. Par la suite, nous avons estimé le niveau et analysé l’impact de ces risques sur les étudiants. Enfin, nous avons proposé des mesures et des conseils pratiques, en tant qu’observateurs, pour traiter ou minimiser les risques identifiés. Si vous avez les moyens, n’hésitez pas à franchir ce pas. L’exploration transfrontalière est devenue aujourd’hui inévitable.
Rémi Baudouï - Frédéric Esposito
Le risque zéro représente un moment historique particulier dans la conceptualisation de la socio-politique du risque. Son application repose au début des années 1980 sur l’hypothèse de la possibilité de progresser dans le domaine de l’anticipation et de la gestion sécuritaire des crises potentielles au point de pouvoir prémunir les populations contre toute forme de menace. Il fut employé dans les domaines de la protection civile et de la sécurité militaire. Comme élément de gouvernance politique, il réfutait l’idée selon laquelle le risque existe en préalable comme catégorie d’acceptabilité collective de la menace.
Stéphane Hugon - Jawad Mejjad
L’entreprise, structure organisatrice de la modernité et fine pointe de ses valeurs, concentre les richesses de nos sociétés, mais cette richesse est-elle encore en rapport avec une prise de risque ? Le risque est-il encore une valeur dans l’entreprise ? Notre but dans ce travail est de comprendre d’abord comment l’entreprise est devenue la structure fondamentale de la modernité et comment elle a été structurée autour du risque, ensuite d’évaluer les profonds changements que connait l’entreprise dans cette postmodernité naissante, pour enfin nous poser la question de la prégnance de la prise de risque par l’entreprise aujourd’hui.
Xavier Jeudon
Loin de la fascination qu’exerce la chute, promesse de renouveau pour Baudelaire et de plaisir pour Adorno, le funambule fait quotidiennement l’expérience d’une prise et d’une maîtrise du risque. Faisant du risque un spectacle, le funambule évolue sur un fil, nous renvoyant aux premières sensations de la marche, mal assurée, hésitante et tellement audacieuse. Le funambule travaillant au quotidien son équilibre se doit donc de prendre des risques, mais aussi de donner l’illusion d’une première fois : simuler le danger là où il est pourtant. C’est en jouant sur le moment de la rupture, de la chute que le funambule capte l’attention. Il donne un corps à cette question de la limite et semble nous proposer une adaptation douce au risque, là où le dompteur parait s’y opposer plus frontalement.
Jeremy Lacoste
Cet article vise à questionner les logiques de gestion, réappropriation et détournement du risque à travers le catch. Il s’appuie sur la monographie d’un club de la région parisienne observée durant huit mois. Parce que la discipline est à mi-chemin entre la sportivité théâtrale et la scénarisation pugilistique, elle pioche dans le registre de la représentation. Ainsi, art de la surenchère et du pastiche, le catch constitue un terreau majeur pour déconstruire les figures du risque.
David Le Breton
Au regard de l’existence des générations antérieures nous vivons dans des conditions sécurisées à de multiples égards. Mais ce qui reste de dangers et de violence est devenu intolérable. En outre, apparaissent des menaces d’une nature radicalement différentes de celles affrontées par les générations antérieures. Risque nucléaire, par exemple, ou, à une autre échelle, le risque terroriste dans un contexte de mondialisation. Pourtant nos sociétés demeurent ambivalentes face aux risques.
Michel Maffesoli
Le sens commun, conservatoire immémorial de la sagesse humaine « sait », de savoir incorporé, que le mal, l’ombre, la mort, la douleur sont des caractéristiques essentielles de l’existence en son entièreté. Dès lors les créatures quelles qu’elles soient, sont des manifestations de la vie et, dès lors, méritent une attitude « compassionnelle », fraternelle, parce qu’ensemble elles constituent le flux vital. C’est ainsi que l’on peut comprendre l’utilité sociale de ces divers « mondes intermédiaires » que sont les croyances, religieuses ou philosophiques, au « double », au « daimon », aux esprits et autres figures tutélaires ou effrayantes. Elles aident à vivre, au jour le jour, la souffrance en la communalisant.
Nicolas Mansalier
L’athlétisme est un sport constitué de plusieurs disciplines - sprint, demi-fond, lancers, sauts... Toutes mettent le corps en jeu, mais chacune à sa manière. Certaines mobilisent des filières énergétiques dites « aérobie », d’autres « anaérobie » correspondant chacune à un type d’effort particulier - force, vitesse, résistance… Dans le cadre de cet article, lorsque nous évoquons ce sport, nous parlons de pratiques paroxystiques : poussées à l’extrême en terme d’effort, c'est-à-dire hautement dépensières énergétiquement.
Agathe Martin
Le mythe cybernétique apparaît comme fortement corrélé à la société du risque que décrit U. Beck presque 40 ans plus tard. Comme une préfiguration de ce que ce dernier distinguera de son présent, le mythe cybernétique d'une société rationalisée, automatisée, mathématisée, forgé dans les années 1950, fait preuve d'une pertinence surprenante. Faisant émerger une société sous forme de dispositif socio-technique, la cybernétique pose des questions futuristes et offre des réponses d'une actualité impressionnante.
Roger Nifle
Comme toute chose, pour les hommes, le risque s'entend en plusieurs Sens, comme aussi ils se le disent et se le racontent. Voilà posés les repères de l'Humanisme Méthodologique et son anthropologie fondamentale. Il y a risque là où l'hypothèse d'un dommage est envisagée. Mais cette hypothèse est une spéculation puisque si le dommage se produit alors le risque comme anticipation n'est plus ou pas le même, pouvant toujours en spéculer une autre. Pas d'imaginaire pas de risque. On dira volontiers inconscient celui qui ne voit pas ou ne mesure pas le risque tel qu'il est. Mais il n'est que dans la spéculation.
Vincent Richard - Chantal Pouliot
Dans les écrits académiques sur le risque, on distingue généralement, au point de les opposer, les manières dont les citoyens et les scientifiques se réfèrent à différentes conceptions de la notion de risque. Dans cet article, nous suggérons que les conceptions véhiculées ne sont pas toujours aussi exclusives que ce qui est abondamment prétendu. Nous exemplifions cette proposition en analysant les conceptions véhiculées par deux groupes d’acteurs (Direction régionale de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale et un regroupement citoyen) engagés dans la gestion d’une controverse publique actuelle autour de la pollution métallique dans les quartiers centraux de la Ville de Québec. En fin d’article, nous abordons les apports de la richesse des discours sur le risque et de leurs impacts sur la vivacité de la controverse.