El (Los) sur : campos de lo imaginario. Mi Norte es el Sur
Le(s) Sud(s) : champs de l'imaginaire.
Le Sud c'est notre Nord
Mabel Franzone, Alejandro Ruidrejo (dir.)
M@gm@ vol.8 n.3 Septembre-Décembre 2010
LE DÉSIR DIONYSIAQUE DE L’IMAGINAIRE MÉDITERRANÉEN
Orazio Maria Valastro
valastro@analisiqualitativa.com
Président Observatoire Processus Communications; Doctorant IRSA-CRI (Institut de Recherches Sociologiques et Anthropologiques - Centre de Recherche sur l'Imaginaire) Université "Paul Valéry" Montpellier; Maîtrise en Sociologie, Académie de Paris "Sorbonne", Université René Descartes Paris V; Fondateur, Direction Scientifique de la revue électronique en sciences humaines et sociales "m@gm@" et de la Collection des Cahiers de la revue m@gm@ publiés par l'editeur Aracne de Rome; Président Association "Les Etoiles dans La Poche" (Catania-Italie).
LE DESIR
DIONYSIAQUE DE L’IMAGINAIRE MEDITERRANEEN
1. La Sicile : terre de la mythologie grecque romaine
et de la légende arthurienne
2. L’Etna : nouvelle géographie mythique et espace oxymorique
durandien
3. Le désir autobiographique : le sentiment mythique éclairé
par la poétique de soi
« La pesanteur tombe, tombe, et la vie, Ether limpide, s’épanouit
par dessus. » (Hölderlin, La mort d’Empédocle)
Le désir dionysiaque de l’imaginaire méditerranéen
1. La Sicile : terre de la mythologie grecque romaine
et de la légende arthurienne
Les mythologies de l’Etna évoquent une symbolique de la puissance
naturelle (Bernard Ribémont, 2004). Le volcan de la Sicile,
libérant les énergies de la nature soumises à la volonté des
dieux, révèle la puissance des forces naturelles et la douleur
par la manifestation de sa nature violente. L’Etna est le
lieu mythique de la victoire de Zeus ou Jupiter, dieu du ciel
et maître du monde dans la mythologie grecque et romaine (Pierre
Commelin, 1960). Après le triomphe de Zeus sur les Titans
enfantés par Gaia la Terre et Ouranos ou Uranus, premiers
immortels et prétendants au royaume des dieux et des hommes
précipités dans les profondeurs du Tartare sous la garde des
Géants, s’engage la lutte contre la révolte de ces derniers.
Les Géants avaient une taille et une force monstrueuse, des
jambes en forme de serpent, fils de Gaia et de Tartare, divinité
primordiale issue du chaos personnifiant le monde souterrain,
lieu des Enfers au fondement des terres et des mers. Le Géant
Typhon ou Typhoé, ouragan destructeur et monstre cracheur
de flammes, foudroyé par Zeus, est enfoui dans le Tartare.
La Théogonie d’Hésiode nous raconte les origines et l’issue
du combat de la divinité primitive et malfaisante de Typhon.
« Et dès que Zeus eut chassé les Titans de l’Ouranos, la grande
Gaia enfanta son dernier-né Typhôeus, ayant été unie d’amour
au Tartaros par Aphroditè d’or. (...) Et Zeus, ayant réuni
toutes ses forces, saisit ses armes, le tonnerre, l’éclair
et la foudre brûlante, et, sautant de l’Olympos, frappa Typhôeus.
Et il incendia toutes les énormes têtes du Monstre farouche,
et il le dompta lui-même sorts les coups. Et Typhôeus tomba
mutilé et la grande Gaia en gémit. Et la flamme de la foudre
jaillissait et du corps de ce Roi tombé dans les gorges boisées
d’une âpre montagne. Et toute la terre immense brûlait dans
une vapeur ardente, et coulait comme l’étain chauffé par les
forgerons dans une fournaise à large gueule, ou comme le fer,
le plus solide des métaux, dans les gorges d’une montagne,
dompté par l’ardeur du feu, coule sur la terre divine, entre
les mains de Hèphaistos. Ainsi, la terre coulait sous l’éclair
du feu ardent, et Zeus, irrité, plongea Typhôeus dans le large
Tartaros. Et de Typhôeus sort la force des vents au souffle
humide, excepté Notos, Boréas et le rapide Zéphyros, qui sont
issus des Dieux, et toujours très-utiles aux hommes. » (Hésiode,
La Théogonie, 820-885) [1]
Typhon, précipité avec les Titans et les Géants au fond du
Tartare, il est représenté enterré vivant dans le sud de l’Italie
par les poètes Pindare, Ovide et Virgile. La Sicile était
d’ailleurs le lieu où vivaient Vulcain et les Cyclopes, certains
d’entres eux demeuraient dans les profondeurs de la Sicile
sous l’Etna (Pierre Commelin, 1960). Zeus précipita Héphaïstos
ou Vulcain, surnommé Etnæus, de l’Etna, du haut du ciel avec
ses Cyclopes dans l’Etna ou dans l’île Lemnos. Les Cyclopes,
des Géants monstrueux fils de Poséidon ou Neptune et d’Amphitrite,
ou fis d’Ouranos et de Gaia, avaient étés précipités par Zeus
dans le Tartare après leurs naissance et ensuite libérés.
Pindare a représenté Typhon dans Les Pythiques enfermé par
Zeus sous l’Etna.
« Mais les monstres odieux à Jupiter, et sur la terre et sur
la mer indomptables, entendent avec horreur la voix des Piérides
: tel Typhon aux cent têtes, cet ennemi des dieux, est enseveli
au fond de l’horrible Tartare ; jadis un antre fameux de la
Cilicie le vit grandir ; maintenant, Cumes, que dominent des
collines battues par les vagues, Cumes et la Sicile pèsent
sur sa poitrine velue ; l’Etna au blanc sommet, cette colonne
du ciel, cet éternel nourricier de frimas et de neiges, l’écrase
de son poids ; l’Etna, qui du fond de ses cavernes vomit les
ondes pures d’un feu dévorant : le jour, les torrents que
son sein renferme exhalent de noirs tourbillons de fumée ;
mais la nuit, un fleuve rouge de flammes roule vers les profondeurs
de la plaine liquide les rocs retentissants. Le monstre lance
à flots vers les cieux les feux terribles de Vulcain : prodiges
affreux à voir ! affreux à entendre de ceux qui ont vu comme
il est enchainé entre les sombres cimes et les pieds de l’Etna,
étendu sur une couche qui lui meurtrit et lui déchire le flanc.
» (Pindare, Les Pythiques, Ode I, A Hiéron d’Etna vainqueur
à la course des chars, Épisode I, p. 8-12) [2]
Typhon est figuré dans Les Métamorphoses d’Ovide sous l’île
de la Trinacrie, son corps s’agitant sous la masse de la Sicile
: sa tête écrasée sous le poids de l’Etna ; la main droite
à l’extrémité nord-est sous le cap Peloro ; la main gauche
à l’extrémité sud-est sous le cap de Pachino ; les pieds à
l’extrémité sud-ouest sous le cap de Marsala, l’ancienne Lilybée
carthaginoise.
« L’île de Trinacrie couvre le vaste corps d’un Géant foudroyé
par Jupiter. L’orgueilleux Typhée, qui dans son audace osa
lui disputer l’Olympe, gémit et souvent s’agite en vain sous
cette énorme masse. Sur sa main droite est le cap de Péloros
; sur sa gauche, le promontoire de Pachynos ; sur ses pieds,
l'immense Lilybée. L’Etna charge sa tête. C’est par le sommet
de ce mont que sa bouche ardente lance vers les cieux des
flammes et des sables hurlants. Il lutte pour briser ses fers.
Il veut secouer les cités, les montagnes qui l’écrasent ;
et la terre tremble jusqu’en ses fondements. Pluton lui-même
craint qu’elle ne s’entrouvre, et que le jour pénétrant dans
son empire n’épouvante les ombres dans l’éternelle nuit. »
(Les Métamorphoses d’Ovide, Livre V) [3]
Le sud de l’Italie était également la demeure d’Encélade,
un Géant abattu par la foudre de Zeus et enseveli sous l’Etna.
Virgile, dans l’Enéide, représente Encélade sous l’Etna en
Sicile et Typhon sous l’île de Procida et d’Ischia, dans la
baie de Naples.
« D’après la légende, le corps d’Encélade, à demi consumé
par la foudre, est écrasé sous cette masse et l’Etna énorme,
posé par-dessus, souffle des flammes qui s'échappent de ses
fournaises détruites. Chaque fois que le géant remue son flanc
fatigué, il ébranle par ses grondements la Trinacrie entière
et le ciel se voile de fumée. » (Virgile, Énéide, 3 578-582)
[4]
« Ainsi parfois, au rivage euboïque de Baïes, s’affaisse une
pile de pierre, faite de blocs énormes, jetée là pour faire
un pont ; ainsi elle s'incline, puis s’écroule et tombe, enlisée
au fond des bancs de sable ; les mers se mêlent et des sables
noirs se soulèvent ; et ce fracas fait trembler la haute Prochyta
et Inarimé, dure couche de rocs posés sur Typhée par la volonté
de Jupiter. » (Virgile, Enéide, 9 715-716) [5]
L’auteur de la Bibliothèque, un texte ancien sur la mythologie
grecque et l’épique héroïque, associe à la Sicile les figures
mythiques d’Encélade et Typhon. Pendant le combat entre les
Géants, Athèna ou Minerva, fille de Zeus, jeta sur Encélade
la Sicile, et Zeus après avoir foudroyé Typhon jeta sur lui
le mont Etna.
« Zeus, lorsqu’il eut recouvré sa force, s’élança soudain
du ciel, sur un char tiré par des chevaux ailés, et de ses
traits de foudre il poursuivit Typhon (…). Comme il s’élançait
pour fuir à travers la mer de la Sicile, Zeus jeta sur lui
le mont Etna qui est en Sicile. C’est une énorme montagne
dont, encore aujourd’hui jaillissent des éruptions de feu,
qui proviennent, dit-on, des traits de foudre lancés par Zeus.
» (La bibliothèque d’Apollodore, Livre I, 6 43-44) [6]
L’Etna mère des montagnes de la Sicile, consacrée à Vulcain,
roi de l’Etna, dans les Tragédies d’Euripide [7],
est aussi la terre des rois de l’Etna chantés par Pindare,
le roi Hiéron de Syracuse et son fils Dinomène. La Sicile,
pendant l’époque des Normands (1060-1194), accueille la chanson
de geste inspirée de l’épopée carolingienne et le cycle littéraire
de la légende arthurienne. L’Etna devient ainsi la demeure
d’un autre roi, le roi Arthur. Gervais De Tilbury, vivant
à la cour de Guillaume II de Sicile, nous présente dans ses
Otia Imperialia la légende d’Arthur, introduite par les Normands
avec la matière de Bretagne (Arturo Graf, 2002). Le roi ne
séjourne pas dans l’île d’Avalon, il soigne ses blessures,
se rouvrant périodiquement, au sein du volcan.
« Il y a en Cecille mont Ethna, que on appelle communement
Gibel : c’est une montaigne qui par le houppet jette feu et
souffre. En la marche de celle montaigne est la cité Cathanie,
ou est le corps de saincte Agathe, qui par sa vertu garda
une foys celle cité d’ardoir. Les gens du pays comptent que
le roy Arthus a esté veu en nostre temps es desers de mont
Gibel, car il advint une foys, se dient ilz, que ung varlet,
qui gardoit le palefroy de l’evesque de Cataigne, estrilloit
le dit palefroy et l’aplaynoit, et il luy eschappa et commença
a saillir entour (…) et la avoit ung noble palays merveilleusement
ouvré, et dedens ce palays y avoit ung lyt de parement real,
et dessus ce lyt estoit couché le roy Arthus. » (Gervais De
Tilbury, p. 426) [8]
Le recueil de légendes sur l’Etna de Santo Calì (Calì, 1995),
nous dévoilant le volcan en tant que porte de l’enfer, demeure
des diables responsables du pouvoir de destruction, nous propose
une nouvelle « Le palais dans la caverne de l’Etna », ayant
sa source dans les textes d’Arturo Graf et Gervais De Tilbury
racontant du roi Arthur. Dans la nouvelle de Santo Calì [9]
un palefrenier de l’évêque de Catane, à la poursuite de son cheval
découvre une caverne dans l’Etna celant le royaume
enchanté du roi Arthur, ayant la forme d’un jardin merveilleux
au centre duquel se dresse le château du roi. Une poésie anonyme
du moyen âge soutient ces sources et la réception d’une variante
de la légende arthurienne [10],
témoignant de la rencontre d’un pèlerin avec des chevaliers
à la recherche du roi Arthur dans les bois de l’Etna, le Mongibello,
le mont Gebel, du latin mons et de l’arabe djebel, désignant
par redondance la montagne.
« Or intendete, e vi diremo ciò che volete, ove gimo e donde
siamo ; e vi diremo onde vegnamo. Cavalieri siamo di Bretagna,
ke vegnamo de la montagna ke ll’omo apella Mongibello. Assai
vi semo stati ad ostello per apparare ed invenire la veritade
di nostro sire lo re Artù, k’avemo perduto e non sapemo ke·ssia
venuto. Or ne torniamo in nostra terra, ne lo reame d’Inghilterra.
A Dio siate voi, ser gatto, voi con tutto ’l vostro fatto.
» (Detto del gatto lupesco, Anonimo, 21-36, XIII siècle) [11]
L’Etna, demeure des dieux de la mythologie grecque romaine,
devient aussi la demeure du roi Arthur au moyen âge. La légende
arthurienne s’insère et étaye la représentation d’une régénérescence
(Lecuppre, 2003) au sein de la terre-mère, naguère la terre
d’Avalon, pour un héros qui s’apprête à renaître pour poursuivre
ses gestes héroïques. La montagne représente d’ailleurs le
décor mythique d’un messianisme royal (Lecuppre, 2003), dissimulant
aux mortels le sommeil magique du héros sauveur, et l’Etna
a inspiré la légende de l’empereur Frédéric II, son corps
demeurant au sein du volcan, relaté par le chroniqueur anglais
Thomas d’Eccleston, un franciscain de Sicile ayant rencontré
un cortège de chevaliers lui révélant le décès de l’empereur
sur l’Etna [12].
2. L’Etna : nouvelle géographie mythique et espace
oxymorique durandien
L’Etna espace privilégié des cosmogonies antiques, affirmation
de l’ordre du monde mythique par la mythologie grecque romaine,
étaye une nouvelle géographie mythique par les écrivains modernes,
reliant la mythologie au décor mythique instaurant le thème
de la régénérescence des rois de l’Etna. L’identité mythique
de l’Etna questionnée par la lecture des œuvres de Friedrich
Hölderlin et George Sand (Véronique Leonard, 2001), mobilise
le cycle cosmique du système physique du philosophe Empédocle
d’Agrigente [13] dans les
ouvrages respectifs, «La mort d’Empédocle » et « Histoire
du rêveur » (Hölderlin, 1929 - Sand, 1931). Il y a une adhésion
des auteurs au cycle naturel et cosmique de l’Etna par la
violence et la destruction du volcan, par son action régénératrice
métamorphosant le cycle des êtres, par l’union créative des
contraires. La fascination de la légendaire mort d’Empédocle
a envoûté les écrivains modernes et éveillée la rêverie du
complexe d’Empédocle considérée par Gaston Bachelard, les
instincts de vie et de mort demeurant dans l’humain et le
mouvement de mort et de renaissance qui les sous tends.
« (…) le feu suggère le désir de changer, de brusquer le temps,
de porter toute la vie à son terme, à son au-delà. Alors la
rêverie est vraiment prenante et dramatique ; elle amplifie
le destin humain ; la vie d’une bûche et la vie d’un monde.
L’être fasciné entend l’appel du bûcher. Pour lui, la destruction
est plus qu’un changement, c’est un renouvellement. Cette
rêverie très spéciale et pourtant très générale détermine
un véritable complexe où s’unissent l’amour et le respect
du feu, l’instinct de vivre et l’instinct de mourir. Pour
être rapide on pourrait l’appeler le complexe d’Empédocle.
» (Bachelard, 2005, p. 39)
La thèse du philosophe d’Agrigente, la réunification et la
dissolution de l’univers dans un cycle éternel établissant
la mort en tant que source de vie, renforce l’ancrage d’un
imaginaire de l’Etna en tant que figure privilégiée et espace
symbolique d’une expérience suprême : faire l’expérience de
la séparation et de l’ordre des éléments constituant le monde
; faire l’expérience de la métamorphose du monde. La plongée
légendaire d’Empédocle dans la montagne de feu, la chute dans
le gouffre, est une transmutation rénovatrice, une métamorphose
initiatique et fusionnelle, ressourcement des êtres par le
désir d’une conversion, d’une transformation cosmique par
une mort métamorphosante.
L’Etna est ainsi dans les écrivains modernes un lieu physique
et symbolique, actualisant la métamorphose réconciliatrice
de l’alternance éternelle des principes d’Empédocle régissant
le monde, Neikos la Haine et Philia l’Amour, ayant pour mission
la réunification et la transmutation. Le complexe d’Empédocle
découvre une faculté de l’humanité (Gilbert Durand, 1960,
p. 40) relayant les complexes psychanalytiques. Les représentations
des individus étayent un trajet réversible entre la culture
et le naturel psychologique, ce trajet anthropologique par
lequel Gilbert Durand découvre l’oxymoron poétique (Gilbert
Durand, 1979) conciliant des polarités opposées. Cet espace
oxymorique durandien s’érige en tant que décor mythique, mobilisant
un schème dramatique actualisant des polarités opposées et
une force de cohésion située dans le socle de la thématique
mythique de la régénérescence des rois de l’Etna.
Nous pouvons considérer une symbolique des images de l’Etna
renouant avec l’espace oxymorique, observant le volcan représenté
dans les illustrations et les écritures suivantes de personnes
ordinaires, n’étant pas des écrivains professionnels mais
des individus ordinaires faisant l’expérience de la narration
et de l’écriture de soi. Des dessins achevés lors des rencontres
structurés des petits groupes participants aux « Ateliers
de l’Imaginaire Autobiographique » [14],
réalisés à Catane aux pieds de l’Etna. Les « Ateliers de l’Imaginaire
Autobiographique » convient les participants à faire l’expérience
d’un parcours liminaire, un parcours symbolique introduisant
à l’expérience de la signification. L’activité interprétative
du sujet, reproduisant et récréant des relations puisant le
fond de l’existence qui le pénètre, organise l’élaboration
de sens par l’image et l’écriture de soi. L’art de la poétique
de soi dans le parcours liminaire des « Ateliers de l’Imaginaire
Autobiographique », nous éclairant sur la conscience poétique,
expression et organisation métaphorique du récit et du mouvement
de l’écriture, parvient par la pratique de l’art de l’imaginaire
à éclairer une conscience mythique, la force de cohésion ordonnant
les énergies créatrices et organisant les dynamismes dramatiques
découvrant les structures de l’imaginaire. L’expérience de
l’art de l’imaginaire, la création et l’exploration des imaginaires
individuels et collectifs, étaye le désir de saisir l’existence
humaine découvrant l’universalité du processus symbolique
dans la pratique du devenir compréhensif de l’aventure humaine.
L’élaboration d’imaginaires personnels, des représentations
mytho dramatique de soi (Yves Durand, 1998, 2005), devenant
objet d’activité pratique et de pensée sur soi par les procès
créatifs dans la mise en scène de notre univers mythique,
produit des images étayant une conscience éveillée aux postures
et aux thématiques mythiques représentées.
La première illustration représente une île avec une montagne,
lieu paisible et béant pour des nombreuses espèces végétales
ou animales. La montagne volcanique se transforme. L’imaginaire
mystique de la vie dans cet environnement, est ébranlé par
la peur et la crainte de l’activité volcanique, ravageant
et détruisant l’existence. La succession des contraires et
l’alternance d’instances antithétiques, symbole synthétisant
le devenir cyclique, est définie par le schème rythmique auquel
correspond une symbolique progressiste, ordonnant l’espoir
du recommencement et de la renaissance de la vie dans l’île.
« Il était une fois … une île où les tortues et les oiseaux
aimaient déposer les œufs. L’île avait une montagne, des arbres
et beaucoup de refuges. Les tortues, pendant leurs voyages,
séjournaient pour se reposer et cycliquement déposer les œufs.
Ainsi les oiseaux, particulièrement les hirondelles, volaient
au dessus de la montagne, construisant leurs nids pour déposer
les œufs. Un jour, tout cela fut détruit par une force soudaine
effaçant la vie. La montagne transformée dans un volcan ravagea
presque tout ce qui l’entourait. Après des années le volcan
repris les formes de la montagne et la vie repris de nouveau,
dans un petit refuge dans l’île il y avait des œufs … tout
recommençait (…). »
Illustration
et écriture (traduction libre) réalisées par un sujet
féminin : âgé de 41 ans, baccalauréat Ateliers Imaginaire Autobiographique - mars-décembre 2009 Les Etoiles dans Ma Poche © www.lestelleintasca.org |
La deuxième illustration représente un paysage
dans lequel le feu et la lave du volcan symbolisent l’énergie
et la force de la terre, l’Etna éternise la puissance de la
nature. Le géant paisible domine par son hauteur l’environnement,
faisant coexister un sentiment de crainte et d’amour. Les
rythmes naturels nourrissent la possibilité de la fuite devant
la nature sauvage, espace négatif asservit à la mort, et un
sentiment mystique instaurant une relation fusionnelle avec
la nature bénigne de l’Etna et pourvoyeuse d’énergies de liaison
caractérisant l’harmonie des individus.
« Il aimait pêcher, le silence ressenti seul avec les bruits
de la nature. L’eau du fleuve arrivait d’une grande cascade.
Parfois un éclat lointain … l’Etna, la montagne située derrière
la petite maison, était en mouvement avec ses puissantes éruptions
destructives. L’homme, accoutumé à vivre avec l’éventualité
de la fuite, contemplait malgré cela l’Etna comme un géant
paisible pas comme un monstre dévorateur, son hauteur la rendant
cependant perpétuellement dangereuse. Le pêcheur n’avait pas
peur, le choix de vivre en contact avec la nature lui fait
comprendre que nous fuyions et nous avons tendance à nous
éloigner des personnes que nous ne connaissons pas. »
Illustration
et écriture (traduction libre) réalisées par un sujet
féminin : âgé de 29 ans, baccalauréat Ateliers Imaginaire Autobiographique - mars-décembre 2009 Les Etoiles dans Ma Poche © www.lestelleintasca.org |
La troisième illustration représente l’Etna
comme un monstre, produit par la vie elle-même, symbolisant
la transformation du monde par la lutte vitale entre la vie
et la mort. L’arbre résistant à la dévastation de l’environnement,
a tendance à sublimer et verticaliser le message symbolique
de la victoire sur la mort par l’évolution cyclique (Gilbert
Durand, 1960, p. 397) : la renaissance de l’environnement
étayée par la persévérance des animaux ressuscitant la vie
et nourrissant l’espérance.
« L’Etna majestueuse, rénove, modifie le paysage, le détruit
et en même temps lui donne une vie nouvelle. Le feu détruit
le bois tandis que la vie reprend et se déploie de nouveau
dans ces lieux. Proche du volcan un arbre pourvoit dans son
creux un refuge pour les animaux du bois. Tout près il y a
une épée enfoncée dans un rocher. Sur la plage un monstre
destructeur exhale dans le ciel et dans l’air le produit de
son existence. »
Illustration
et écriture (traduction libre) réalisées par un sujet
féminin : âgé de 43 ans, baccalauréat Ateliers Imaginaire Autobiographique - février-juin 2007 Les Etoiles dans Ma Poche © www.lestelleintasca.org |
3. Le désir autobiographique : le
sentiment mythique éclairé par la poétique de soi
Les « Ateliers de l’Imaginaire Autobiographique » accueillent
et soutiennent le désir d’autobiographie de personnes ordinaires.
La création d’images et écritures de soi est sollicitée par
la souffrance existentielle et sociale. Les individus découvrent
dans l’écriture autobiographique une expérience régénératrice.
Je propose ainsi de saisir un certain esprit du temps, éveillé
à vivre et partager les sentiments de l’intimité des êtres
comme un voyage dans l’espace mythique et oxymorique du Mongibello,
éduquant au voyage en soi. Il s’agit d’un désir étayé par
l’imaginaire et les valeurs du Sud, ordonnant le grand complexe
du Géant mythique de la méditerranée, l’Etna, évoluant depuis
la mythologie grecque romaine aux écrivains postmodernes devenant
les biographes de leurs existences.
Les valeurs du Sud, la culture des sentiments de la postmodernité
(Maffesoli, 2009), s’opposent aux valeurs du Nord, à l’individualisme
bourgeois de la modernité. La figure mythique de Dionysos
représente pour Michel Maffesoli le retour aux valeurs latins
de la méditerranée. Dionysos contraste la figure mythique
d’Apollon, dieu de la forme et de la cohérence classique,
de l’ordre et de la mesure, ce dernier s’inscrivant dans l’esprit
nordique anglo-saxon. Le désir dionysiaque des écritures de
soi nous apprend de l’origine invisible des choses du monde
et nous éduque à en saisir l’importance par la jouissance
des sentiments et des passions, sources capitales pour la
compréhension des choses cachées. Nous pouvons envisager une
pensée voyageuse du désir dionysiaque, errante et nomade dans
le mouvement de l’écriture, façonnée par l’esprit renouvelé
de l’Etna initié à l’imaginaire de l’énigme de l’existence
selon le mode de l’oxymoron (Siganos, Vierne, 2000). Les écritures
autobiographiques présentées nous proposent des syntaxes vivantes
du voyage en soi, s’ouvrant au discours et à la présence de
l’autre dans la jouissance des sentiments de l’intimité êtres
et de l’être ensemble. Dionysos étaye l’origine des choses
invisibles pour en saisir l’importance par l’enthousiasme
et l’extase, sources capitales pour la compréhension des choses
cachées.
L’auteur du premier récit autobiographique [15]
s’entoure de la magie de son enfance pour battre et défaire
ce qui a été teint de noir par la vie. La maison construite
par les grands-parents, lieu mythique de son enfance aux pieds
de l’Etna, enchantée par le regard du paysage, évoque les
souvenirs des randonnées sur la montagne, l’ascension pour
atteindre la croix au sommet. Une partie de la vie de l’auteur
demeure au sommet de la montagne, contemplée dans la lumière,
étayant un schème diaïrétique par les archétypes et les symboles
de transcendance, s’opposant aux visages du temps. La vision
bucolique des bergers avec leurs troupeaux au sommet de la
montagne, prélude au crépuscule et au schème des ténèbres,
animant négativement les images thériomorphes des insectes,
le schème de l’animé inquiétant et le symbole de l’agitation
et du changement. Le triste souvenir s’éteignant, est adouci
par l’image des premières lumières de l’aurore mitigeant l’aboiement
d’un chien, le cri animal du chien doublet domestique du loup
dévorant (Gilbert Durand, 1960, p. 92) et symbole de mort.
« Mes parents et mes grands-parents ont réussi à construire
la maison dans ce terrain au pied des monts Rouges. La liberté
était désormais absolue, notre enfance été marquée ! Les matinées
et les après-midi s’éteignant nous étions avec nos camarades
de jeu escaladant la pinède, jusqu’à la croix au sommet, croisant
les bergers avec leurs troupeaux comme un conte bucolique.
Une partie de ma vie demeure là-haut et encore aujourd’hui
je la contemple illuminée d’un rouge vif, la terre des pins
protège mes souvenirs, mes petits camarades d’autrefois. Cette
campagne est triste au crépuscule, ces allées et venues des
insectes, les premières lumières de l’aube, et le bavardage
solitaire d’un chien et ma mère qui lave. » (Magie : récit
autobiographique) [16]
La souffrance nourrie par la dichotomie sémantique de la vie
et de la mort dans le deuxième récit autobiographique [17],
devient dialectique cyclique représentée par la peinture :
les projets artistiques de l’auteur imaginés et réalisés pour
récupérer le souvenir de la mère. La représentation de son
histoire sur un tableau reproduit l’image d’un visage et la
figure d’un œil, relié au ciel par une maille métallique et
à la terre par les branches d’un arbre s’enfouissant dans
le sous-sol pour atteindre les fossiles, les traces de son
passé. La figure de l’œil, symbolisme du regard lié à la transcendance
(Gilbert Durand, 1960, p. 170), transcendance qui sous-tend
la vision, l’objet de la vision étant la lumière en tant que
symbole diaïrétique, symbolise l’œil qui voit les souffrances
et les répare.
« À cette époque j’essayais de récupérer le souvenir de ma
mère, j’écrivais d’emblée tout ce qui me venait à l’esprit
au sujet de mon enfance et comment nous avions vécu, j’aimais
aussi regarder les photos de la famille essayant d’imaginer
quelles étaient ses attentes dans ces images souriantes de
jeune fille. (…) Je reprends ainsi à dessiner parce que j’ai
quelque chose à dire à moi-même. (…) Ainsi je représente dans
un tableau mon nouveau point de force : ma propre histoire.
Il s’agit d’un paysage surréaliste dans lequel on aperçoit
la présence d’un visage. Un œil est solidement lié à un treillis
métallique le reliant en haut avec le ciel et en bas, sous
forme de branches et ensuite une cheminée volcanique, est
lié au sous sol. Dans la partie inférieure du tableau est
représenté un sous sol de fossiles, symboles des traces laissées
par le passé. (…) Je ne sais pas si je dessinerais toujours,
il faudra apprendre à le faire uniquement pour le plaisir
d’avoir le mains souillés de couleur, non plus pour communiquer
quelque chose que je ne peux dire à personne. Maintenant j’écris
dans ma chambre où il y a toutes mes affaires : mes photos
les plus chères… mes livres, mes couleurs… mes objets. Tout
dans ma chambre, à présent, a trouvé sa place. » (L’œil se
nourrissant de la mémoire) [18]
Poursuivant dans la compréhension de la mise en texte des
syntaxes vivantes des écritures ordinaires, nous allons examiner
la vocation de la subjectivité étayée par le processus de
bipolarisation de l’imaginaire, la dualité des univers mythiques
instaurant une conscience héroïque nocturne. La création d’échanges,
le désir d’harmoniser les clivages mythiques, et la fonction
symbolique convoquant la dualité symbolique de la vie et de
la mort, établit la conscience du sens tragique de l’existence.
La réparation par l’écriture de l’être en souffrance, la recherche
de remèdes à la souffrance du deuil et aux angoisses métaphysiques,
débouche sur la thématique mythique du cercle. La descente
dans le centre de soi par l’auteur du troisième texte autobiographique,
est symbolisée par le centre cyclique de l’image du moulin.
La roue du moulin et son mouvement, la répétition cyclique,
dévoile l’hésitation de l’auteur, cheminer les parcours de
l’existence ou arrêter le temps pour éviter ses craintes,
séduite par la tentation d’adhérer au mouvement de la vie.
La figure héroïque de Don Quichotte, associée à l’image du
moulin, symbolise la lutte pour contraster le temps et les
craintes de la vie, les angoisses pour la perte du père et
de la sœur, ainsi que l’appréhension pour la perte d’autres
parents et personnes aimées. Le mouvement diaïrétique et purificateur
de l’air déplaçant les pales du moulin, l’air substance du
schème ascensionnel (Gilbert Durand, 1960, p. 199), soutient
le mouvement circulaire, image du temps, et la tentation d’une
syntonie avec le mouvement de la vie, la mort étant partie
intégrante de la vie.
« Moi aussi, comme Quichotte, je vais voir autre choses dans les moulins à vent ... des géantes, oui, considérant leur tournois comme un sablier qui mesure le temps, un temps intérieur me faisant réfléchir et m’amenant à envisager, encore et encore, ce que j’ai fait et éprouvé jusqu’à présent, découvrant ma façon personnelle de vivre le flux des minutes, des secondes, de la vie. Je pense avoir toujours vécu lourdement le temps, au sens que beaucoup de mes peurs et craintes m’amenaient à pousser les aiguilles de l’horloge avec le souffle pour les faire aller plus vite, surtout quand j’étais en face d’événements me rendant anxieuse ou agitée. (...) Quelle image meilleure du pauvre Quichotte pour ce thème de mon existence. Après tout je me bats farouchement contre le temps, depuis toujours je l’ai considéré comme un géant à dominer, attaquer, vaincre ... quelle chose aussi stupide ! Et voici l’intuition de cette vision : pourquoi ne pas arrêter pendant quelques secondes les pales du moulin ? Qu’est-ce qui m’empêche d’essayer de respirer l’air qui déplace les pales du moulin pour être en syntonie avec son mouvement ? » (La quête de la félicité,
p. 80-81) [19]
La conscience des couleurs et la technique du tissage, invitation
aux couleurs nocturnes de l’imaginaire, instaurent une conscience
du clair obscur dans l’harmonie de soi avec le monde et la
soumission au hasard de la vie. Dans le voyage au centre de
soi et de l’humanité, l’objet de la quête vise à atteindre
l’équilibre avec soi-même et l’harmonie avec le monde, révélant
une évolution symbolique de la conscience dans le mystère
et l’essence de la vie. Le schème de la descente intime est
éclairé par les couleurs nocturnes organisant la mosaïque
de l’univers existentiel.
Les rencontres avec une humanité en souffrance symbolisées
par le quatrième récit autobiographique, sollicitent l’angoisse
de l’auteur représentée par le schème de la chute et le symbole
catamorphe du gouffre, étayant son appel à l’amour dans l’évolution
symbolique de la conscience confrontée avec le vécu de cette
humanité. Le corps, les blessures de l’humanité, et de la
descente, symboles et schèmes de l’inversion, transforment
l’angoisse dans le voyage dans l’intimité source originaire
du lieu idéal, quête et valeur attractive, genèse d’une conscience
de recherche et découverte de l’utopie de l’humanité : le
désir d’atteindre et réaliser ce lieu idéal.
« Il y a eu plusieurs rencontres avec des hommes et des femmes
blessés dans le corps et dans l’âme, creusant en moi des abîmes
d’angoisse et désir d’amour. (…) Je suis parti et je reviens
à mes origines, parce que cet endroit idéal tant désiré est
en moi, même si j’ai continué à le chercher à l’extérieur,
je sais qu’il appartient à l’utopie de l’humanité n’ayant
cessé d’espérer pouvoir le réaliser un jour ou l’autre. »
(Les doubles ne se divisent pas) [20]
Le désir d’autobiographie, la jouissance des sentiments, renvoie
aux femmes et aux hommes de désir (Gilbert Durand, 1962, 501)
de la postmodernité, éclairés par la poétique de soi dans
le parcours d’interprétation et recherche du sens de l’existence,
se ressourçant à la fonction fantastique de l’imaginaire.
Une géographie symbolique postmoderne découvre en Italie et
dans la méditerranée un exemple paradigmatique des femmes
et des hommes de désir. L’expérience du voyage en soi devient
expérience du voyage dans les sentiments et les passions,
étayant cet espace oxymorique figuré aussi par le décor mythique
de l’Etna dans l’écriture de soi.
« La pesanteur tombe, tombe, et la vie, Ether limpide, s’épanouit
par dessus. » (Hölderlin, La mort d’Empédocle) [21]
Notes
1] Hésiode (VIII siècle av.
J.-C., VII av. J.-C.), La Théogonie, 820-885, Partie VI, Les
combats pour l’ordre de Dieu, traduction Leconte de Lisle,
Paris, Lemerre, 1869. Source: L’Encyclopédie des Mythes et
des Légendes (www.mythorama.com).
2] Pindare (518 av. J.-C.,
438 av. J.-C.), Les Pythiques, Theobald Fix, Les auteurs grecs,
Paris, Librairie Hachette, 1847, 156 p.
3] Les Métamorphoses d’Ovide
(43 av. J.-C., 17 av. J.-C.), Livre V, traduction Mathieu
Guillaume Therese Villenave, Paris, F. Gay - Ch. Guestard
- P, Didot, quatre tomes, 1806. Source: Bibliotheca Classica
Selecta (bcs.fltr.ucl.ac.be).
4] Virgile (70 av. J.-C.,
19 av. J.-C.), Énéide, Livre III, Livre des voyages et des
prophéties, Les Troyens en Sicile (3, 548-718). Virgile,L'Énéide
louvaniste, une nouvelle traduction commentée par Anne-Marie
Boxus et Jacques Poucet, Université de Louvain. Source: Bibliotheca
Classica Selecta (bcs.fltr.ucl.ac.be).
5] Virgile (70 av. J.-C.,
19 av. J.-C. environ), Énéide, Livre IX, Siège du camp troyen
- Nisus et Euryale, La geste de Turnus (9, 672-818). L'Énéide
louvaniste, op. cit.
6] La bibliothèque d’Apollodore,
œuvre écrite au Ier ou IIème siècle ap. J.-C., traduction
des livres I, II et III, par Bertrand Massonie et Jean-Claude
Carrière, Institut Félix Gaffiot, Presses Universitaires de
Franche-Comté, 1991, 310 p.
7] Tragédies d’Euripide,
traduites par M. Artaud, tome second, Paris, Librairie De
Firmin Didot Frères, 1857, 531 p.
8] Les traductions françaises
des Otia Imperialia : de Gervais De Tilbury (1152-1220) par
Jean D’Antioche et Jean De Vignay, édition de la troisième
partie par Cinzia Pignatelli et Dominique Gerner, Genève,
Librairie Droz, 2006, 595 p.
9] Laura Fournier-Finocchiaro,
« Le mythe de l’Etna dans le Leggendario dell’Etna de Santo
Calì », p. 151-168, in Dominique Bertrand (études réunies
et présentées par), Mythologies de l’Etna, Clermont-Ferrand,
Université Blaise-Pascal - UFR Lettres Langues et Science
humaines, 2004, 175 p.
10] Pour approfondir les
origines et la réception de la légende arthurienne nous renvoyons
aux études de Georges Bertin et aux recherches du CENA, le
Cercle d’Etudes Nouvelles d’Anthropologie - Les Amis Arthuriens
de René Bansard (https://cena12.com). Georges Bertin (dir.),
La Légende arthurienne, racines et réceptions, Herméneutiques
sociales, n° 7-8, printemps été 2007 ; Georges Bertin, La
quête du Saint-Graal et l’imaginaire: essai d’anthropologie
arthurienne, Editions Charles Corlet, 1997, 235 p.
11] Gianfranco Contini (dir.),
Poeti del Duecento, Milano-Napoli, Ricciardi (La letteratura
italiana), 1960, 1002 p.
12] Thomas d’Eccleston,
cité par Gilles Lecuppre (2003), Tractatus de adventu Fratrum
Minorum in Angliam, A.G. Little éd., Manchester, 1951, p.
96 : « Dixit etiam, quod quidam frater starts in orto in oratione
in Cicilia vidit maximum exercitum 5 milia militum equitum
intrantem mare ; et crepuit mare, quasi essent omnes ex ere
candente ; et dictum est ab uno eorum, quod fuit Fredericus
imperator, qui ivit in montem Ethne : nam eodem tempore mortuus
est Fredericus ».
13] Empédocle d’Agrigente,
philosophe, poète et homme de science 490 av. J.-C., 435 av.
J.-C.
14] Je suis le promoteur
et le responsable des « Ateliers de l’Imaginaire Autobiographique
», créés en 2006 dans le cadre des activités de l’association
« Les Etoiles dans la Poche » (Site web : www.lestelleintasca.org),
naît en 2005 et constituée selon la Loi n°266/1991 régissant
le volontariat associatif en Italie. Je suis parmi les membres
fondateurs et le Président de l’association depuis 2008. Le
projet associatif, finalisé à promouvoir le volontariat autobiographique,
réunit des volontaires coopérant pour réaliser des activités
d’animation sociale et culturelle, animant des espaces, au
sein de la communauté, pour accompagner des personnes à faire
l’expérience de la narration et de l’écriture de soi. Le département
régional des municipalités locales de la Région Sicile-(Italie),
a reconnu en 2010 la typologie des activités et du projet
associatif, n’existant pas d’autres associations analogues,
inscrivant l’association dans le répertoire régional du volontariat.
15] Magia : racconto autobiografico
(Magie : récit autobiographique), Archives Ateliers Imaginaire
Autobiographique, Autobiographies n°39 : mars-décembre 2009
: autobiographie réalisée par un sujet féminin, âgé de 42
ans, diplôme de maîtrise.
16] Ibid., p. 7.
17] L’occhio che si nutre
della memoria (L’œil se nourrissant de la mémoire), Archives
Ateliers Imaginaire Autobiographique, Autobiographies : n°15
: février-juin 2007 : autobiographie réalisée par un sujet
féminin, âgé de 43 ans, baccalauréat.
18] Ibid., p. 6-20.
19] La cerca della felicità
(La quête de la félicité), Archives Ateliers Imaginaire Autobiographique,
Autobiographies : n°16 : octobre 2007 - mars 2008 : autobiographie
réalisée par un sujet féminin, âgé de 37 ans, diplôme de maîtrise.
20] Le doppie non si dividono
(Les doubles ne se divisent pas), p. 10-11, p. 37, Archives
Ateliers Imaginaire Autobiographique, Autobiographies : n°40
: mars-décembre 2009 : autobiographie réalisée par un sujet
féminin, âgé de 40 ans, diplôme de maîtrise.
21] Cité par Jean-Christophe
Goddard, Violence et subjectivité : Derrida, Deleuze et Maldiney,
Paris, Vrin, 2008, p. 14.
Bibliographie
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(Folio, Essais), 2005 (1949), 190 p.
Georges Bertin (dir.), La Légende arthurienne, racines et
réceptions, Herméneutiques sociales, n° 7-8, printemps été
2007.
Georges Bertin, La quête du Saint-Graal et l’imaginaire: essai
d’anthropologie arthurienne, Editions Charles Corlet, 1997,
235 p.
Santo Calì, I diavoli del Gebel : leggendario dell’Etna, Palermo,
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de la mythocritique à la mythanalyse, Paris, Dunod, 1992 (1979),
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1992 (1960), 536 p.
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test à 9 éléments (l’AT.9), Paris, L’Harmattan (Recherches
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Gilles Lecuppre, « Rois dormants et montagnes magiques »,
Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes
de l’enseignement supérieur public, 34e congrès, Chambéry,
2003. pp. 345-354.
Véronique Leonard, « L’Etna et Empédocle (Friedrich Holderlin,
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de Predrag Matvejevic, Les rivages des mythes : une géocritique
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de Limoges, 2001, 381 p.
Michel Maffesoli, « Il mondo immaginale tra presentazione
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Editore, 2009, 175 p.
Bernard Ribémont, « Le volcan médiéval, entre tradition scientifique
et imaginaire », p. 65-76, in Dominique Bertrand (études réunies
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George Sand (1804-1876), Histoire du rêveur suivie de Jehan
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1931, 121 p.
André Siganos, Simone Vierne (dir.), Montagnes imaginées,
montagnes représentées : nouveaux discours sur la montagne,
de l’Europe au Japon, Grenoble, Ellug (Ateliers de l’imaginaire),
2000, 360 p.
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